L'Algérie refuse-t-elle d'accueillir le mystérieux cargo russe Arctic Sea ainsi que l'affirment les Russes ? C'est ce qu'a annoncé en tout cas le porte-parole de la diplomatie russe, Andreï Nesterenko, dans une déclaration reprise, hier, par l'agence Ria Novosti. « La cargaison – en l'occurrence le bois d'œuvre – se trouvant à bord de l'Arctic Sea est destinée à un client algérien. Nous avons proposé de remorquer le navire vers le port de Béjaïa, afin de le remettre à l'armateur et de livrer son fret au destinataire. Les autorités algériennes avaient décliné cette proposition », déclare-t-il, sans toutefois, donner plus de détails sur les raisons pour lesquelles l'Algérie avait fermé ses portes à ce bateau. Celui-ci se trouve actuellement, selon le Comité d'enquête du parquet général russe, dans la région de Gibraltar. « Le navire a jeté l'ancre en Méditerranée, escorté par un remorqueur et le navire de guerre Ladny. A bord, on trouve le capitaine et trois membres d'équipage, mais pas d'enquêteurs », précise cette source dans un communiqué diffusé par la même agence de presse. L'Arctic Sea battant pavillon maltais est stationné, selon la même source, depuis une semaine en Méditerranée. « Il attend un nouvel ordre de déplacement », souligne-t-on. Ainsi, le mystère de l'Arctic Sea n'est toujours pas éclairci. Ayant quitté le 23 juillet dernier la Finlande, avec une cargaison de 1,6 million d'euros de bois pour l'Algérie, le navire a été détourné. Il devait arriver au port de Béjaïa, le 4 août dernier. Mais quelques jours après son débarquement, l'Arctic Sea avait disparu. Il n'a été retrouvé par la marine russe que le 16 août 2009 à 300 miles marins du Cap-Vert, dans l'Atlantique. Depuis, la gestion de l'affaire est prise en charge par les autorités russes. Ces dernières distillaient des informations sur ce détournement au compte-gouttes, mais sans révéler tous les secrets de cette affaire. C'est pourquoi cette gestion, hautement sécurisée, de l'affaire continue de susciter moult interrogations. L'Arctic Sea transportait-il uniquement du bois ? Pourquoi a-t-il été détourné ? Les enquêteurs russes qui ont pris en main l'affaire, depuis près de deux mois, n'ont rien révélé. Pourquoi l'Algérie a refusé l'accostage de ce navire à Béjaïa qui était sa destination initiale ? Le mystère reste entier.