A cela, les responsables en charge du secteur opposent l'argument selon lequel le domaine minier national renferme d'énormes potentialités encore non exploitées et que l'expérience a montré que les réserves sont en constante réévaluation. Pourtant, les chiffres officiels communiqués par le département de l'Energie à l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) concernant les réserves d'hydrocarbures récupérables n'ont pas changé depuis au moins décembre 2010, malgré les nombreuses découvertes opérées par la compagnie nationale des hydrocarbures. Un fait que le directeur de la rédaction de Pétrole et Gaz arabes n'a pas manqué de souligner. Ainsi, dans la dernière livraison de PGA consacrant un dossier à l'Algérie, Francis Perrin met en avant le peu de transparence qui caractérise l'information concernant les réserves en hydrocarbures de l'Algérie. Il a ainsi estimé que les responsables du secteur ne s'expriment que très rarement à ce sujet, même si le nouveau PDG de Sonatrach a récemment précisé, dans un entretien aux confrères d'El Moudjahid, que les réserves prouvées d'hydrocarbures en Algérie étaient estimées à environ 4 milliards de tonnes équivalent pétrole (tep). Une déclaration qui étonne d'ailleurs Francis Perrin, lequel rappelle à ce propos que cette estimation de Sonatrach est de 40% inférieure à la somme des chiffres communiqués par le département de l'Energie à ce propos. Ressortant les évaluations de l'OPEP et de l'Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole (OPAEP), M. Perrin précise que les réserves prouvées de l'Algérie sont évaluées à 12,2 milliards de baril de pétrole et 4504 milliards de mètres cubes de gaz, ce qui équivaudrait à environ 5,72 milliards de tep, soit 40% de plus que l'évaluation avancée par le PDG de Sonatrach. Les réserves de l'Algérie seraient-elles moins importantes qu'on ne le pense ? Les rédacteurs de PGA ne s'aventurent pas dans de telles conclusions, même s'ils rappellent au passage qu'il y plusieurs années, Sonatrach avait évalué les réserves récupérables (prouvées et probables) à 5,18 milliards de tep et le volume des hydrocarbures en place à 18, 5 milliards de tep. Cependant, rappelle PGA, le domaine minier national recèle des potentialités énormes que Sonatrach entend bien valoriser. Il est vrai que la compagnie nationale des hydrocarbures a accéléré le rythme des découvertes depuis 2010, où elle a annoncé 29 découvertes et 19 en 2011 du seul fait de Sonatrach, lesquelles découvertes permettront d'augmenter les réserves récupérables de 157 millions de tep en 2011 et de 212 millions de tep en 2010. La compagnie n'entend pas s'arrêter en si bon chemin, puisqu'elle prévoit des investissements à hauteur de 68,2 milliards de dollars à l'horizon 2012, dont 82% seront destinés au développement de l'activité Amont. Autrement dit, à l'exploration et à l'exploitation. Le nombre des périmètres de recherche passerait à 57 en 2012 et 79 en 2014, ce qui permettrait de porter la production primaire d'hydrocarbures à 234 milliards de tep en 2016 contre 210 en 2012, soit une hausse de 11,4%. Des objectifs qui encouragent à l'optimisme. Encore faut-il associer les compagnies étrangères, dont l'intérêt pour le domaine minier algérien faiblit, aux efforts d'exploration et d'exploitation de nouveaux gisements. Un amendement de la loi des hydrocarbures est en cours, ce qui devrait permettre de rehausser l'attrait des champs hydrocarbures algériens, notamment en ce qui concerne les champs offshore et les hydrocarbures non conventionnels.