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«Un binational doit choisir, on ne doit pas lui imposer»
Publié dans El Watan le 08 - 07 - 2012

-Quel a été votre parcours dans le milieu du football ?
J'ai débuté dans le football chez les jeunes, à Montreuil, avant d'être recruté par le Paris football club (PFC) à 17 ans. De 1978 à 1991, j'ai fait une carrière semi-professionnelle au PFC et à Villecresnes après un bref passage à Orléans en seconde division. En 1985, j'ai failli signer un contrat avec la Jeunesse Electronique de Tizi Ouzou. L'entraîneur de l'époque était Khalef. J'avais fait un stage d'une semaine en France. Il y avait Menad, Bouiche… la grosse équipe. C'était une période où elle gagnait beaucoup de titres en Algérie et sur le continent africain. Je n'avais pas mes papiers militaires. Je n'ai donc pas pu m'engager avec le club.
-Quelle voie avez-vous donc suivie ?
J'ai choisi de reprendre un travail d'agent de maîtrise au Parc des sports de Choisy-le-Roi. Le directeur m'a fait passer les diplômes internes de la fonction publique. J'ai ainsi obtenu celui d'entraîneur fédéral, puis le BE1 (brevet d'Etat 1er degré) et le BE2. Avec ces titres, je peux coacher en National (troisième division) en France et au plus haut niveau en Afrique. Plus tard, j'ai obtenu, à la faculté de Poitiers, un MEMOS (Master exécutif du management des organisations sportives) dispensé par le CIO. En 1998, j'ai eu la possibilité de quitter la mairie d'Asnières où je travaillais pour entrer en tant que cadre technique départemental de la ville de Paris, avant de passer à l'échelon régional puis national. En ce qui me concerne, l'ascension sociale s'est faite par les escaliers !
-Depuis quand collaborez-vous avec la Fédération française de football ?
En 1998, j'ai pris la filière Fédération française de football (FFF) en étant détaché à la Ligue de Paris de football. C'est en 2004 que j'ai rejoint la FFF. J'étais cadre technique national mis à la disposition de la fédération en tant qu'entraîneur national. J'avais pour mission de détecter, de sélectionner et de former. Je m'occupais également de toute la partie relative au football dans les quartiers. Aimé Jacquet, DTN à l'époque, s'était rendu compte après les émeutes urbaines de 2005 que notre travail n'était pas assez valorisé. Il a décidé de reprendre ce dossier à bras-le-corps. Gérard Houiller, son successeur, a fait en sorte que j'en sois le responsable. En tant qu'entraîneur national, je me suis par ailleurs occupé de l'équipe de France de Futsal avec Henri Emile. J'étais son adjoint. On m'avait promis de prendre le poste par la suite. Promesse qui n'a pas été honorée.
-Votre nom a été rendu public, en 2011, au moment de l'affaire dite des «quotas» au sein du football français. Vous avez été accusé d'être une «taupe». Comment l'avez-vous vécu ?
C'est une insulte ! Je suis tranquille avec ma conscience car cela ne me correspond pas. Ils s'en sont rendus compte. Toutes les enquêtes ont conclu qu'il fallait regarder ailleurs.
-Le directeur juridique de la fédération, M. Lapeyre, avait demandé votre bannissement en parlant de trahison…
Il fallait qu'il ait des arguments pour avancer cela. S'il les avait eus, il aurait fallu qu'il les sorte en son temps. Il a fait comme tout le monde. Il a parlé pour ne rien dire. Ce type de raisonnement ne m'intéresse pas.
-Votre statut au ministère des Sports vous a-t-il protégé ?
Bien sûr ! J'étais en détachement. Aujourd'hui, j'ai un contrat privé, à plein temps, avec la Fédération française de football, signé par M. Le Graët. Si on n'avait pas eu envie de me conserver, on ne m'aurait jamais rien proposé. C'est flatteur ! Est-ce hypocrite ? Je n'en sais rien. On le saura dans quelque temps, peut-être…
-Quelle tournure a pris votre carrière depuis cette histoire ?
Au début, je me suis posé la question de savoir si je devais rester ou pas. J'avais demandé au président Le Graët de partir, et de solder mon compte. Il a tenu à ce que je reste en m'accordant un délai de réflexion. Je lui ai donc proposé de travailler à l'international, car j'avais décroché mon Memos (ndlr, le thème du mémoire : «L'intégration et l'insertion dans le monde de l'entreprise par le sport, et le football, des jeunes issus des quartiers populaires»), un diplôme reconnu hors des frontières. Nous nous sommes mis d'accord sur l'intitulé d'un poste : Conseiller technique national en charge de la relation internationale des fédérations francophones. Une de mes missions est d'essayer de renouer avec ces structures pour les soutenir dans les domaines technique, du marketing, de l'organisationnel. Il y a eu des demandes du monde entier qui sont arrivées au sein du département International. On s'est alors dit qu'on ne rayonnait plus et qu'il fallait faire quelque chose. Le constat qui a été fait est que la France a un peu perdu de son aura au détriment de l'Allemagne.
-Qu'avez-vous fait de concret avec ces fédérations ?
Je suis dans le projet depuis les mois de janvier-février. C'est en gestation. Je suis en charge du Maghreb, de l'Asie et du Moyen-Orient. Marcel Desailly s'occupe de l'Afrique noire. Je pense que dans un premier temps, il sera bon de faire un diagnostic et de discuter.
Il s'agira de voir comment elles fonctionnent et d'évaluer notre apport. Il peut aussi y avoir des initiatives intéressantes venant de ces fédérations. Je m'attellerai à cette tâche dès le mois de septembre. On saura alors quelles sont les prérogatives de chacun et ce que nous pouvons apporter à notre niveau. C'est un peu flou pour l'instant. C'est bien que la fédération s'intéresse aux pays francophones.
-Peut-il y avoir des échanges concernant la problématique des binationaux ?
Cela dépend de la DTN. Il se peut qu'il y ait un rapprochement avec certaines fédérations concernant cette question. Cela dit, cela concerne avant tout le joueur. Un binational doit choisir. On ne doit pas lui imposer. La France a un passé historique avec ses ex-colonies. Il y a beaucoup de footballeurs nés sur le sol français dont les grands-parents sont issus de ces pays. La fédération ne peut pas répondre favorablement à tout le monde. Si on demande à ces jeunes pour quelle fédération ils veulent jouer, ils répondront la France. S'ils n'ont pas leur place mais la possibilité d'avoir le statut international, je ne vois pas pourquoi ils ne répondraient pas positivement à ces fédérations.
-Que vous a inspiré le buzz médiatique autour de l'équipe de France à l'Euro ?
Comme d'habitude, il y a eu un tapage médiatique alors que nous n'avons pas tous les éléments. J'ai cru comprendre qu'un journaliste avait eu des mots déplacés en amont. Je suis sûr qu'il y a des choses qu'on ignore et qui ont leur importance dans la réaction du gamin. Maintenant, il ne s'agit pas d'excuser les insultes à la télévision. Il y avait plein d'enfants qui prennent le football comme référence. Il y a aussi une responsabilité des médias. Cela crée du buzz pour eux, mais ce n'est pas profitable pour tout le monde. Il faut faire très attention !
-Les jeunes incriminés (Nasri, Ben Arfa, M'Vila) sont en majorité d'origine africaine. N'est-ce pas une façon de refaire allusion à cette affaire des quotas ?
L'affaire des quotas, c'est l'affaire de la société française. Il faut rétablir des vérités et regarder de quoi est composée la France d'aujourd'hui. On peut s'appeler Mamadou, ne pas manger de porc et être français. Les gens ont un problème. Ils ne sont pas en phase avec la réalité du terrain. Il faut fermer le livre de notre fédération, en ouvrir un nouveau et l'écrire avec la nouvelle génération qui arrive. Il faut comprendre tous ces changements.
-Cette affaire ne donne-t-elle pas finalement du grain à moudre aux partisans des quotas ?
Toute polémique apporte de l'eau au moulin des détracteurs. Je ne m'arrête pas là-dessus. En réalité, je m'en fiche. Je constate le travail fait au quotidien. Il y a des jeunes qui ont envie de s'en sortir. Il ne faut pas les stigmatiser. La minorité ne représente pas la généralité ! Ce sont des cas isolés. Il y a bien d'autres problèmes dans cette société.


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