Les habitants des mechtas se plaignent surtout de l'isolement, aggravé par les inondations que la région a connues dernièrement. L'émission « Forum », de la radio régionale de Jijel, s'est déplacée, lors de son édition précédente, au siège de la commune de Settara où elle a pris le soin de soulever les préoccupations de cette localité à vocation rurale. Issue du découpage administratif de 1984, l'ayant promue au rang de daïra, cette commune de 15 800 habitants est située à 80 km à l'est du chef-lieu de la wilaya de Jijel. Selon l'exposé du maire, qui a été invité par l'animateur de l'émission à dresser un tableau sur la situation de la commune qu'il dirige, celle-ci, et en dépit des infrastructures dont elle dispose, demeure confrontée à des problèmes souvent soulevés avec pertinence par les citoyens. Ces derniers, se plaignent, d'abord, de l'isolement de certaines mechtas éparpillées à l'est et au sud-est de cette commune. L'exemple le plus édifiant de cette situation reste celui de la localité de Tayarrou, dont la population est livrée, depuis le 23 septembre dernier, date de l'effondrement d'un pont qui reliait cette mechta à la commune de Settara, à elle-même. Et pour cause, aucun véhicule ne peut accéder à cette localité coupée du monde depuis les dernières intempéries, où même les éléments de la garde communale trouvent des difficultés à s'approvisionner en produits alimentaires. D'ailleurs, pour se ravitailler, ces derniers doivent monter une échelle qu'ils placent sur le pont effondré et introduire les produits dont ils ont besoin à l'autre côté de la mechta. Les habitants, qui vivent déjà dans des conditions précaires, recourent aux ânes pour se déplacer ou transporter leurs malades, selon des déclarations recueillies sur les lieux. Ceci dit, ces habitants ont tenu à dénoncer, en des termes virulents, la légèreté avec laquelle ce pont a été construit, il y a, tenez-vous bien, moins de trois ans, non sans rappeler que les responsables concernés ont été avertis des vices constatés dans la réalisation de cet ouvrage. Sur la route menant à cette localité, deux ponts, dont l'un remonte à l'ère coloniale et l'autre construit dans les années 1980, ne servent plus à rien pour les habitants, après l'effondrement du principal ouvrage par lequel ils accèdaient à leur hameau. L'autre préoccupation soulevée par les citoyens de certaines autres mechtas, à l'image de Agouf, reste liée au transport qui pénalise les citoyens dans leurs déplacements quotidiens. Sur un autre registre, les trois bus de la solidarité dont a bénéficié cette commune ne suffisent pas, selon des citoyens, à satisfaire les besoins en matière de transport scolaire. La réception prochaine d'un quatrième bus, selon les déclarations du P/APC, devra, néanmoins apporter une solution à ce problème. Pour le reste, la population de cette commune est également confrontée à des problèmes de régularisation du foncier agricole, lequel se pose avec acuité et qui entrave les projets de la construction rurale. Le déficit en matière de couverture sanitaire est également évoqué par les citoyens qui revendiquent l'ouverture d'un service des urgences et d'une maternité pour renforcer les infrastructures sanitaires déjà existantes. Pour l'histoire, avant d'être baptisée Settara, en référence à une grande bataille qui avait opposé les valeureux combattants de l'ALN et les troupes coloniales dans une localité portant ce nom, à une vingtaine de kilomètres de là, cette commune s'appelait Catinat. Vers la fin des années 1950, le général Charles de Gaulle était venu à Catinat prendre le pouls de la guerre de libération nationale qui faisait rage dans le secteur d'El Milia, relevant du nord constantinois, alors commandée par le tristement célèbre Colonel Roger Trinquer.