Les douars, les plus retirés de la commune de Settara dans la wilaya de Jijel, situés sur la zone limitrophe entre les wilayas de Jijel et Skikda, se vident de plus en plus de leur population suite aux menaces terroristes répétées du GSPC. Leurs habitants livrés à eux-mêmes depuis l'indépendance restent sans moyens de défense face aux multiples incursions dont ils font l'objet. La topographie de la région rend leur sécurisation difficile. Face à cette situation, plus de 200 familles issues des sept douars (Tayrou, Barouki, Bouktane, Touta, Dar Fakra, Jellil et Dar El-Oued relevant de la commune de Settara) ont pris le chemin de l'exode pour s'installer au niveau des quartiers périphériques des agglomérations leur procurant la sécurité à Settara et à Bordj Ali. À l'entrée de cette dernière localité, des familles se sont installées dans des bidonvilles abandonnés, offrant une image de désolation. Les habitants ont été surpris par la présence massive de familles accompagnées de leurs enfants et de leur bétail, arpentant les rues en quête d'un lieu idoine. Les citoyens des douars de Tayrou et Dar Fakra, rencontrés hier à Settara, se déclarent déterminés à quitter les lieux suite aux aveux d'un repenti qui s'est rendu dernièrement aux services de sécurité. Ses ex-compagnons seraient sur le point de lancer des attaques meurtrières contre les populations de ces régions. Toute une région enclavée dans les profondeurs des massifs de “Jbel Ghrin” vivra désormais dans l'angoisse et la crainte de voir ses habitants “égorgés un par un”. Les terroristes, on les connaît, ne badinent pas avec leurs projets macabres. Traqués de toute part, n'ayant plus rien à perdre, ils sont capables de mettre leurs menaces à exécution, surtout lorsqu'il s'agit de citoyens isolés et désarmés. Des carnages, malheureusement, il y en a eus, le souvenir de Bentalha et autres localités, est toujours vivant dans l'esprit de chaque Algérien. C'est pour cela que l'on doit prendre très au sérieux la terrible menace qui pèse sur les citoyens de ces douars. L' “émir” Kaâkaâ serait toujours en vie et fait sa loi dans les monts de “jbel Ghrin” où il semble inexpugnable. Il demeure cependant vrai qu'il n'est nullement aisé de le déloger lui et ses sbires, dans une contrée fortement boisée et au relief accidenté. M. B.