L'entrée de la ville est compliquée, la circulation est démente, les feux clignotant à chaque rond-point, la nuit tombe et les phares font des arabesques. L'hôtel est confortable, chambres géantes et accueil aimable. C'est le soir et les jeunes, filles superbes et garçons branchés, prennent d'assaut les bars, restaurants et autres boîtes de nuit. C'est dimanche et la fête continue. Et la religion ? Ce sera pour vendredi et seulement vendredi. Pour l'instant, la vie est trépidante et les jeunes n'y renoncent pas. La nuit est là et il faut dormir un peu car je rentre le matin tôt sur Paris. Vol Almaty-Istanbul à bord d'un avion de la compagnie Astana, du nom de la capitale. Les passagers sont choyés : serviettes chaudes pour se laver les mains, repas chauds consistants, boissons, notamment le thé à profusion. Et les hôtesses… sublimes ! Proches des visages chinois, belles dans leur tenue, cela fait passer les six heures et demie de vol. Le Kazakhstan, à peine aperçu, il reste derrière moi. Demeure le souvenir de vastes plaines steppiques, parsemées de yourtes, abritant des populations nomades – qui avaient été durement réprimées par Staline, 3 millions de morts – qui ont pris de l'islam ce que leur besace pouvait contenir. Après douze jours en Asie centrale avec mes amis Jean Lallouët et Yann Rivallain, Bretons jusqu'aux bout des ongles – qui continuent jusqu'en Chine –, me restent les sourires des femmes et des hommes rencontrés, leur hospitalité, leur gentillesse, vivant leur religion de manière apaisée au milieu des autres cultes, l'absence totale d'agressivité et… de mendiants ! Eh oui, je n'ai pas vu de mendiants ; des êtres qui se battent pour la vie, comme ailleurs et qui ne tendent pas la main. Ils sont Ouzbeks, Tadjiks, Ouïgours, Kazakhs, Kirghizes, et leur aspiration est la même : vivre dignes.