Cet espace d'échange des expériences et de formulation d'actions collectives a été aussi une jonction de diverses réflexions autour des problématiques centrales de la région. L'immigration, les droits sociaux, culturels et économiques, les droits des femmes, le rôle de la jeunesse, l'environnement et la liberté d'expression sont au cœur de ce rendez-vous militant. L'Algérie a été représentée entre autres par le Syndicat autonome du personnel de la Fonction publique (Snapap), l'association Fatma n'Soumer, le Conseil des lycées d'Algérie (CLA) et la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (Laddh). Le débat s'est focalisé sur la question des frontières entre les pays maghrébins qui s'est imposée comme un axe principal du forum. Un forum qui a reçu l'emblématique flottille Boat4People, un groupe de militants «indignés» qui se déplacent en bateau, visitant des pays pour dénoncer la situation des harraga morts en mer. Il a été organisé à ce titre une assemblée et des ateliers sur la disparition des migrants, le droit des réfugiés et les conditions de vie dans les camps. La frontière entre l'Algérie et le Maroc a reçu le plus grand intérêt et les délégations des deux pays ont observé une rencontre spéciale afin de préparer le Forum social maghrébin sur l'immigration qui aura lieu en octobre 2012 à Oujda afin de demander l'ouverture de la frontière terrestre entre les deux pays et revenir sur la situation au Polisario. A rappeler que le Forum social maghrébin avait adopté, depuis la session de 2008 au Maroc, l'appel officiel du Polisario à une solution non violente pour la gestion du conflit avec le royaume marocain. Les luttes sociales étaient aussi au cœur de la réflexion commune et un axe spécial a été organisé au profit des initiatives de la jeunesse. L'Algérie a été représentée par le Mouvement de la jeunesse indépendante pour le changement (MJIC) et le Rassemblement pour l'action de la jeunesse (RAJ). «Nous sommes ici pour présenter les aspirations de la jeunesse au changement et sa lutte pour la démocratie en Algérie», explique Sabrina Zouaoui, porte-parole du MJIC. L'emploi, question centrale de la contestation sociale, a provoqué un débat passionné entre le Comité algérien national des travailleurs du préemploi et le Comité tunisien des diplômés chômeurs, lors d'un atelier animé par les deux partenaires et où il a été recommandé l'installation d'un forum maghrébin et africain sur le droit au travail. SOS Disparus algériens était du rendez-vous et la voix des mères des disparus observant un sit-in tous les mercredis à Alger a suscité la sympathie de toute la communauté internationale présente à ce forum. Vu l'existence d'un forum social tunisien et marocain, il a été recommandé à l'Algérie de tenir son propre forum social et de réunir tous les corps de sa société civile.