Une enveloppe de 350 millions de dinars a été dégagée par la wilaya d'Alger pour l'acquisition et l'installation de feux lumineux tricolores dans 100 carrefours de la capitale.Le projet, prévu de longue date, aurait été relancé ces derniers mois. Les études, croit-on savoir au niveau de la wilaya, seraient achevées et il ne resterait que l'installation de ces équipements au niveau de 100 carrefours sur les 600 que compte la capitale.La création d'un centre de régulation centralisé de la circulation et l'installation de caméras, annoncées plusieurs fois par le directeur des travaux publics et celui des transports, sont prévus dans le cadre de cette opération, confiée à la direction des transports de la wilaya d'Alger. L'absence de feux, dans une ville où le flux de véhicules est devenu important, aggrave le problème des bouchons. Des voitures roulent pare-chocs contre pare-chocs et les chauffeurs se contentent souvent d'un policier pour réguler des files interminables de véhicules. Les feux sont inexistants sur pratiquement toutes les routes de l'Algérois, à l'exception de maigres décompteurs à Tafourah (Alger-Centre), souvent mis à l'arrêt par les policiers qui gèrent eux-mêmes le trafic. Si ces feux rouges existent sur certains axes routiers, ils sont souvent à l'arrêt en raison d'une panne ou parce qu'ils ont carrément été saccagés. Une opération «vitale » ! Pour le président de l'association Tariq Essalama et spécialiste reconnu, Lazouni Mohamed, l'installation de ces feux est un «nécessité vitale». «Ces feux luminescents vont permettre d'éduquer un peu les citoyens et ainsi éviter l'anarchie», relève Lazouni. Le président de l'association Tariq Essalama s'étonne du retard pris pour relancer un tel projet au niveau d'Alger, alors que des wilayas de l'intérieur l'ont déjà concrétisé. Le premier appel d'offres pour l'installation de ces équipements au niveau des carrefours a été lancé il y a plus de… 30 ans. Le projet, lancé au départ par l'EGCTU a été confié à la direction des transports. Selon M. Lazouni, une technologie de feux «intelligents» existe et doit être privilégiée. «Les feux permettent de réguler les flux entre des carrefours. L'organisme national de Contrôle technique des travaux publics (CTTP) de Kouba a installé des câbles pour faire le décompte de véhicules qui passent par ces carrefours. L'opération a duré seulement 15 jours. Il est impossible de faire le décompte du flux et reflux de voitures en si peu de temps, alors que la situation varie toute l'année. Le flux n'est pas toujours le même pendant l'année scolaire, la saison estivale ou même durant le mois de Ramadhan. Il importe de prendre en charge ces aspects. En plus, le décompte de la CTTP date de 20 ans», relève-t-il. Pour ce spécialiste, l'importance du parc automobile plaide pour la relance du projet, resté longtemps dans les tiroirs de la wilaya en raison de blocages bureaucratiques (appel d'offres retardé, bureau d'études remercié). «Le parc automobile est devenu plus important. S'il était de 1,6 million de véhicules en 1985, il en compte plus de 6 millions actuellement. Toulouse, qui n'est pas une capitale, dispose de 500 carrefours dotés de feux tricolores. Une wilaya de l'intérieur sera dotée avec des feux de nouvelle génération, pourquoi pas Alger ?», estime Lazouni.