A titre illustratif, il y a en moyenne deux climatiseurs par foyer. Ce qui n'a pas été sans incidences sur un réseau électrique vétuste, datant de l'époque coloniale, qui ne survit que de rafistolage, selon des cadres de la SDE. La canicule qui sévit cette année n'a pas du tout arrangé les choses ; les fusibles ont quasiment fondu, nous diront des membres des équipes d'intervention, lesquelles, malgré leur renforcement, continuent d'enregistrer une carence criante en matière d'effectifs. Des pannes de courant récurrentes ont été vécues ces derniers jours par les habitants de Constantine durant de nombreuses heures, suivies de hausses et de baisses de tension, fatales pour les équipements électroménagers, d'après beaucoup de citoyens, sans parler des pertes enregistrées par les commerçants de produits alimentaires périssables, en ce mois de Ramadhan. Pourtant, selon les différents points de presse livrés au cours de l'année par les responsables de la SDE, le délestage n'est pas au programme cet été. En l'occurrence, il s'agit de coupures conjoncturelles permettant d'éviter le pire, ou carrément de pannes au niveau des 6 postes MT (moyenne tension), répartis sur la ville. Le problème d'assiettes pour réaliser d'autres postes reste posé. L'hôpital de Annaba obligé d'assurer ses équipements A Annaba, «devant les coupures récurrentes et intempestives de l'énergie électrique, j'étais obligé d'assurer les équipements médicaux de notre hôpital, dont un scanner de 16 barrettes», peste le directeur de l'hôpital 120 lits d'El Hadjar. Et ce sont toutes les communes de la wilaya de Annaba qui sont quotidiennement victimes de pannes électriques et de délestages. A défaut d'une prise en charge sérieuse, le délestage est devenu pratiquement la seule réponse de Sonelgaz devant les besoins des citoyens en énergie électrique, notamment en été. Ni les citoyens ni les commerçants, encore moins les établissements de santé, n'ont été épargnés par la mauvaise gestion de l'électricité de Sonelgaz à travers la SDE. La situation s'aggrave d'une année à l'autre et les assurances des cadres de la SDE restent vaines. Les habitants comme les commerçants de cette commune, tout autant que ceux de Sidi Amar, Chétaïbi, Berrahal ou encore Tréat et El Bouni, souffrent le martyre en cette période caniculaire qui a coïncidé cette année avec le mois du Ramadhan. « Le confort domestique avec la climatisation et le réfrigérateur en ces jours de fortes chaleurs n'est pas toujours apprécié à sa juste valeur. Les délestages sinon les pannes électriques sont pratiquement permanents. Situation similaire pour les commerçants qui pour la plupart ont abandonné le commerce des produits périssables au détriment de leur recette», se plaignent les habitants des 502 Logements d'El Hadjar qui qualifient les cadres de la SDE d'incompétents. Les populations sortent pour protester La wilaya de Skikda, qui abrite deux centrales électriques, continue de vivre au rythme récurrent des coupures de l'énergie électrique. Le phénomène s'est considérablement accentué durant le mois de Ramadhan emmenant les populations de plusieurs localités à investir les routes ou à s'attrouper devant le siège de Sonelgaz. «Il y a trois jours seulement, on a accompli la prière d'el icha dans l'obscurité. Les coupures ont tendance à se banaliser dans notre région», témoigne un habitant d'El Harrouch, au sud de Skikda. D'ailleurs, les habitants de cette commune se sont attroupés à deux reprises devant l'unité de Sonelgaz, en signe de protestation. Non loin d'El Harrouch, les habitants de la commune de Bin El Ouidène ont opté pour les barricades avant d'être reçus par le chef de daïra, qui a tenté de calmer les esprits. Le scénario des coupures est quasiment le même, que ce soit au chef-lieu de wilaya, à Collo ou encore à la Marsa, à l'extrême est. Dans la seule ville de Skikda et depuis le début du mois sacré de Ramadhan, plusieurs coupures nocturnes ont concerné la zone basse de cette agglomération à forte densité, alors qu'à la cité Ben M'hidi, le phénomène est plus grave encore, selon le témoignage de quelques habitants. «Chez moi, je ne peux même pas utiliser mon ordinateur en laissant une ou deux lampes allumées, sinon, la tension chute brutalement», témoigne une habitante de la cité Boulkeroua.