Le L'environnement subit une dégradation sans précédent dans la wilaya de Boumerdès. Les ordures ménagères pullulent à chaque coin de rue, rendant la vie des citoyens des plus insupportables. La wilaya ne dispose encore d'aucune décharge contrôlée. Les projets de centre d'enfouissement technique annoncés en grande pompe ces cinq dernières années sont toujours au point mort. Celui prévu depuis 2006 à Corso connaît des retards considérables. De même pour celui devant être implanté à Zaâtra (Zemmouri) et qui n'est pas entamé en raison de l'opposition des habitants de la localité. Ce qui pousse les citoyens et les services des voiries communales à jeter les déchets et autres résidus toxiques pêle-mêle dans la nature. Une situation qui a fini par former de vastes décharges sauvages aujourd'hui vecteurs de toutes les maladies. Ces sources de pollution qui portent atteinte au cadre de vie des milliers d'habitants sont perceptibles à l'œil nu à travers toutes les localités de la région. Dans la commune des Issers, des tonnes d'ordures continuent à être jetées journellement au niveau du dépotoir jouxtant le pont de la sortie sud-est de la ville. Cette décharge est devenue au fil des ans une vraie source de nuisance pour les résidants de la périphérie. Ces derniers avaient déjà manifesté leur colère à maintes reprises en raison de la fumée toxique qui s'y dégagent des lieux de jour comme de nuit. En vain. Les promesses portant création d'une décharge intercommunale répondant aux normes pour mettre un terme à ce problème n'ont pas été suivies d'effet. Le même constat est relevé également dans la commune voisine de Bordj-Menaïel. Une localité de 70 000 habitants qui croule sous les ordures depuis la fermeture de la décharge de Vachet par les villageois de Rouafaâ en septembre 2010. Là, l'environnement est constamment agressé. La collecte des déchets demeure un véritable casse-tête pour les autorités locales. Une problématique aggravée par l'incivisme des habitants et la démission des associations de protection de l'environnement. Cela sans oublier l'insuffisance des moyens matériels dont dispose les services de la voirie pour assurer la collecte au niveau des cités et autres quartiers, Certains élus des localités de la région justifient cet état de fait par le manque d'assiettes de terrain devant abriter des décharges réglementées ou des centres d'incinération de déchets.D'autres invoquent le manque de moyens matériels, la démission du mouvement associatif et les oppositions exprimées par des riverains. Dans la commune de Naciria, les ordures collectées ça et là sont jetées à la lisière d'un champ d'oliviers, situé non loin du site des chalets. L'endroit est devenu infréquentable à cause des puanteurs qui se propagent à un kilomètre à la ronde. L'aire et la fumée asphyxiantes qui s'y dégagent en ces temps de chaleur sont très dangereuses pour la santé. Les responsables locaux ont de tous temps évoqué la possibilité de créer une décharge contrôlée avec la commune de Baghlia, en vain. Les atteintes contre la nature se constate également à travers la multiplication des décharges sauvages sur les abords des axes routiers, comme ce fut le cas sur le CW 151 menant vers Timezrite et le CW 36 reliant Bordj-Menaïel à Cap Djenet. Ce triste décor hantent les regards des automobilistes empruntant la RN68, à hauteur de Chabet-El-Ameur, et la RN24 dans son tronçons allant de Dellys au village Oued Oubay. Ou encore au niveau des plages situées non loin des sites de chalets, comme par exemple à Corso, Cap Djenet, Dellys, Figuier…etc. En sus des ordures, l'environnement en a pris un sérieux coup aussi à cause de l'état catastrophique des oueds de la région, à l'instar de ceux de Boudouaou, Corso et Oued Djemaâ (Issers). Pollués par les eaux usées et toutes sortes de résidus toxiques, ces ruisseaux n'ont connu aucune opération de curage en vue de pallier aux risques de maladies qui menacent les habitants des alentours. La protection de l'environnement et la gestion des ordures ménagères semble avoir été balayée définitivement des programmes d'action de l'administration locale. Cette problématique n'est bizarrement évoquée que lors de séminaires et autres journées d'études organisées par des associations budgétivores qui peinent à inculquer les gestes de civisme dans la tête du citoyen lambda.