Les projets de centres d'enfouissement techniques et des stations d'épuration ne sont pas lancés. La gestion des ordures ménagères pose toujours problème dans les localités de la wilaya de Boumerdès. Les innombrables rencontres organisées entre le wali et les élus locaux ces derniers mois pour trouver les voies et moyens à même de changer le décor des villes de la région n'ont finalement pas eu l'effet escompté sur le terrain. La mission s'est avérée beaucoup plus complexe en raison notamment «du laxisme dont font preuve certains services publics et les retards que connaît le pays dans le domaine du traitement et la récupération des déchets». À cela s'ajoute «l'incivisme des citoyens et la démission des associations de quartiers». C'est le constat établi et reconnu récemment par ceux qui sont intervenus lors de la réunion ayant regroupé les présidents d'APC et les membres de la société civile avec la secrétaire d'Etat chargée à l'environnement, Mme Dalila Boudjemaâ. Ainsi, rares sont les communes qui ont consommé les aides qui leur ont été affectées en 2011 dans le but d'améliorer le cadre de vie des citoyens. Les villes des Issers, de Bordj-Menaïel et Boudouaou offrent des décors désolants. Les déchets y sont visibles à chaque coin de rue. La wilaya compte 27 décharges non contrôlées, devenues de véritables sources de pollution menaçant la santé des riverains. Les deux centres d'enfouissement technique (CET) prévus dans les localités de Corso et Zemmouri n'ont pas encore vu le jour. Le premier a été confié en 2010 pour une entreprise portugaise, mais le taux d'avancement des travaux n'a pas encore dépassé 64%, alors que le délai de réalisation avait été fixé à 16 mois. Ce centre devra accueillir les déchets ménagers des communes du centre de la wilaya, ainsi que celles de l'Est de la wilaya d'Alger. Le site qui l'abrite est traversé par une conduite d'AEP (alimentation en eau potable), mais les services concernés n'ont rien entrepris pour l'instant afin de changer son itinéraire pour éviter toute éventuelle contamination des eaux à l'avenir. Le second projet, quant à lui, n'est pas encore entamé en raison de l'opposition des citoyens de Zaâtra. Même les décharges contrôlées, projetées à Khemis El Khechna et Thénia ne sont pas encore réalisées. Aujourd'hui, les services des voiries de certaines communes jettent les ordures collectées n'importe où, parfois même dans les oueds et sur les plages, comme c'est le cas à Issers, Boudouaou, Cap Djenet et Afir. Dans la commune de Bordj-Menaïel, c'est un privé qui a été chargé de transférer les tonnes de déchets à partir du dépotoir jouxtant la gare routière vers un autre endroit. L'APC débourse 6000 DA pour chaque camion d'ordures. Il faut dire que l'environnement connaît une dégradation sans précédent dans la région. Le P/APC de Si Mustapha a relevé que l'incinérateur de déchets hospitaliers, situé à l'ouest du chef-lieu, dégage des fumées toxiques qui nuisent gravement à la santé de la population locale. Le maire d'Afir, quant à lui, a souligné que les habitants de sa localité s'opposent résolument à la réalisation d'un CET par les autorités de la wilaya de Tizi-Ouzou au cœur de la féerique forêt de Mizrana. Par ailleurs, le président de l'association «Delphine» de Dellys a déploré, de son côté, l'absence de stations d'épuration des eaux usées dans la région, indiquant que le poisson a fuit les côtes de la localité à cause de la pollution des eaux de mer. Un problème qui se pose avec acuité également du côté de cap Djenet où la station d'épuration programmée tarde toujours à être réalisée.