Cet ouvrage d'une capacité de 600 000 passagers, d'un coût global de plus d'un milliard de dinars, appelé à durer dans le temps, est loin d'être à la mesure de la troisième ville du pays. Pourquoi ces blocs alignés les uns à côté des autres, sans aucune harmonie, sans le moindre souci d'esthétique ? C'est là l'une des principales questions que beaucoup de Constantinois se posent ; ils auraient souhaité que cette cité millénaire soit rehaussée par une structure aéroportuaire grandiose, qui serait, selon eux, « la vraie vitrine de la ville, un premier aperçu du Vieux Rocher par les voyageurs étrangers ». A ce propos, un des responsables à l'EGSA rétorque ceci : « Ce n'est pas encore fini, il faut attendre que les travaux soient achevés pour voir l'ouvrage dans sa totalité. » Ce sera, affirme-t-il, « l'une des plus belles aérogares d'Algérie ». En effet, on saura, au bureau suivi, à la direction du logement et des équipements publics (Dlep), que les travaux sont à 85% d'achèvement, puisque l'inscription de ceux pour l'aménagement extérieur et la réalisation du parking véhicules, ou zone terminale, s'est faite au 1er trimestre 2009, avec un délai de réalisation de 6 mois. Cependant, de l'avis du responsable de ce même bureau, et en tant que technicien, » cet ouvrage d'envergure, d'une capacité de 600 000 passagers, ayant requis un montant global de un milliard six cent neuf millions de dinars (sans la zone terminale, inscrite à part), appelé à durer dans le temps, n'a pas vraiment bénéficié des égards que tout un chacun serait en droit d'espérer pour une ville aussi typique que Constantine. « Ce projet, qui a perduré -2001-2009- s'est vu délégué par le ministère des Transports à l'EGSA, laquelle lancera un avis d'appel d'offres national et international pour l'étude de sa réalisation. » A l'époque, et au vu de la situation sécuritaire des plus précaires, il faut admettre que l'on ne se bousculait pas au portillon, hormis un seul bureau étranger qui n'a pas donné satisfaction ; le choix s'est donc porté sur la SAU, bureau d'étude national », précise le chef de département EGSA, avec un coût initial de 441 MDA (millions). Le transfert du projet s'est fait, de l'EGSA vers la Dlep, en fin 2002, et la désignation des entreprises chargées des travaux a été reconduite par cette dernière. Aussitôt les fameux travaux lancés, « des insuffisances dans l'étude effectuée par la SAU ont été constatées, comme le drainage périphérique, qu'on était dans l'obligation de réaliser pour protéger le site, en plus d'un mur de soutènement pour maintenir la route côté piste, vu la dénivelée importante, et la création d'un demi-sous-sol pour une meilleure adaptation du projet par rapport au relief du terrain », précisent les techniciens de la Dlep. En 2005, en pleins travaux, une demande de réévaluation du projet (survenue lors de la réalisation des gros œuvres) sera introduite et obtenue la même année par le wali de Constantine, qui, aux dires des responsables à la Dlep, » n'a pas l'esprit carré, « et a compris la nécessité d'engager » des travaux supplémentaires et complémentaires, réajustant le montant de l'opération à 889 MDA ». Comme pour beaucoup d'autres projets d'envergure, celui de l'aérogare internationale de Constantine sera « réajusté » au fur et à mesure, « par manque de discernement et de compétence », affirment des sources bien informées, car, toujours selon ces dernières, « il faut bien maquiller cet alignement de hangars par des matériaux de luxe, comme par exemple le grès et le verre trempé, une climatisation haut de gamme, revêtir les façades…et sauver, autant que faire se peut, cette réalisation plus médiocre et budgétivore que jamais ». D'un autre côté, le chef de département EGSA expliquera ceci : « Ce plan linéaire a été fait dans un souci de sûreté et de sécurité du voyageur, et il n'hypothèque pas l'avenir, sachant qu'il y aura toujours possibilité d'extension plus tard, à l'exemple de l'aéroport de Bristol. » Il rappellera également, qu'en 2001, il n'y avait pas d'embellie financière, « comme maintenant », et que forcément, la situation était tout autre. Pour lui, le projet, tel qu'il se présente actuellement est parfaitement dans les normes. Quant à la question du devenir de l'ancien aéroport, on nous fera savoir que celui-ci pourrait se transformer, soit en espace d'expositions artistiques ou autres, (la ville en manque cruellement) soit en aérogare fret ou vols charters. A l'extérieur, il est question de créer un pôle commercial sur le terre-plein, avec extension possible du tramway.