Les retards enregistrés dans les travaux de réalisation de l'hôpital de jour sont qualifiés d'anormaux par les responsables locaux. Les projets de l'hôpital de jour et des urgences relevant du Centre hospitalier universitaire de Blida et de l'Institut national du rein, situé aussi dans l'enceinte même du CHU en question, connaissent un flagrant retard quant à l'avancement des travaux. C'est surtout l'absence d'une enveloppe financière conséquente, censée être débloquée à temps au CHU de Blida par le ministère de tutelle, qui est à l'origine de ces retards. En effet, pour le cas du premier projet, dont le lancement des travaux a eu lieu en mars 2006, il connaît plus de 2 ans de retard. Pour le second, son inauguration était prévue au mois de mai dernier mais au final, il ne sera pas opérationnel avant septembre 2010. Des retards qui semblent ne pas trop « inquiéter » les hauts responsables du secteur de la santé puisque les visites sur les sites de ces projets, afin de s'enquérir de l'état d'avancement des travaux, ne sont que rarement enregistrées. Et pourtant, le projet relatif à la création d'un hôpital de jour à Blida s'inscrit officiellement dans le cadre de « la réforme hospitalière ». Toutefois, et paradoxalement, l'Etat semble ne pas donner les moyens pour la mise en œuvre de sa politique. Plus grave encore, l'Institut du rein dont le projet a été initié par le président de la République, lors de sa visite à Blida en 2001, ne connaît pas un suivi « rigoureux » de la part des responsables concernés. D'ailleurs, le wali de Blida, Hocine Ouadhah n'est pas allé avec le dos de la cuillère pour annoncer lors de sa dernière visite au CHU de Blida que les retards enregistrés dans les travaux concernant l'hôpital de jour sont carrément anormaux « Ce n'est pas normal ! Non seulement le projet est en retard, mais il nécessite davantage de temps pour l'installation des équipements », a-t-il reconnu. Le professeur neurochirurgien, M. Arezki, qui était présent avec la délégation de la wilaya lors de cette visite, a qualifié ces retards de véritable drame… D'importants besoins à satisfaire La même remarque a été émise par M. Ouadhah lors de sa visite d'inspection au site de l'Institut du rein. « Le ministre doit venir ici pour mieux booster les travaux », a-t-il lancé. Face à des retards jugés « anormaux », le wali de Blida a préféré jeter la balle dans le camp de Saïd Barkat pour accélérer les travaux et chercher d'où viennent les « failles », « Ces retards nous ont privés de beaucoup de choses, dont la modernisation de nos services, puisqu'à chaque fois qu'on demande de l'argent, la réponse est toujours la même : le CHU aura de nouvelles structures et il faut, à tout prix, éviter de gaspiller de l'argent. Malheureusement, les retards perdurent au détriment de nos patients et de la qualité de nos soins », regrettera le directeur d'une unité hospitalière. Signalons que la réalisation d'un hôpital de jour et des urgences à Blida est une nécessité stratégique pour répondre aux besoins de la population de la wilaya de Blida et des wilayas environnantes, estimée à plus de 1 million de personnes. Ils sont 2000 à 2500 les patients qui sont reçus quotidiennement par les différentes structures du CHU de Blida et traités dans le cadre de l'urgence. 7% de ces malades nécessitent des soins lourds et 20%, une hospitalisation dite de jour. D'une capacité globale de 45 lits, cet hôpital vise à une prise en charge adéquate de l'ensemble des urgences tout en désengorgeant les services d'hospitalisation qui existent actuellement à Blida et qui n'arrivent plus à faire face à la forte demande des patients. Le coût final du projet est évalué à 371 514 000 DA, et ce, en dehors des sommes destinées à l'acquisition des équipements (200 000 000 DA). Hormis le retard dans la mise à la disposition du CHU de Blida de crédits pour le paiement des entrepreneurs chargés d'exécuter les travaux, les procédures de passation de marchés, qui étaient très contraignantes du fait de l'absence d'entreprises spécialisées (4 avis d'appels d'offres et 2 consultations lors de l'opération), sont aussi derrière ces retards. Concernant l'Institut du rein qui serait l'unique en Afrique, ce dernier constituera, une fois opérationnel, un pôle d'excellence pour alléger, à travers des greffes rénales, entre autres, les lourdes souffrances des insuffisants rénaux, dont le nombre total en Algérie avoisine les 13. 000 patients. Ses missions consistent à prendre en charge aussi toutes les problématiques de la pathologie rénale dans ses aspects médicochirurgicaux, la prévention et les recherches médicales. Il pourra assurer des consultations quotidiennes pour 75 patients et sera doté de quatre unités de soins (urologie, pédiatrie, néphrologie, soins intensifs chirurgicaux et médicaux) ainsi que de moyens modernes pour la spécialité de l'immunologie, l'imagerie médicale, l'hémodialyse, la biologie et l'anatomie pathologique. A souligner enfin que la livraison de ces deux ambitieux projets risque de tarder davantage si le ministère de tutelle ne fait rien pour les booster.