Défaillance n Le service de radiologie à l'antenne M'hammed-Yazid du CHU de Blida, spécialisé dans la traumatologie et les urgences médicales, est en panne. Un des signes du mauvais visage de la santé à Blida. Depuis plus de dix jours, les malades sont transférés au service de pédiatrie de Ben- Boulaïd, à 3 km, afin de subir les différentes radios. Le directeur du service de M'hammed-Yazid a parlé du prochain arrivage de matériel, la commande ayant été passée. On nous apprendra sur place que le précédent matériel, garanti pour 70 000 radiographies, n'a fonctionné pour 270 000 en deux années, soit une moyenne de près de 260 examens radiologiques chaque jour. «Nous assurons les consultations d'urgence pour toute une région et la pression est telle que nous atteignons la saturation.» Le wali de Blida, en visite dernièrement dans les centres de santé, a mis l'accent sur les retards accusés dans la réception de l'hôpital de jour, l'Institut du rein dont les travaux ont été lancés en 2001 — huit années sont déjà passées — et le service de traumatologie cher au professeur Hamidani. Ces trois réalisations désengorgeraient considérablement le centre M'hammed-Yazid et écourterait les délais des rendez-vous fixés aux malades, lesquels rendez-vous sont renvoyés à six et sept mois actuellement faute d'espaces. Aussi, ces retards amènent les décideurs à renvoyer les échéances pour les études de faisabilité de la création de services de pneumologie et de chirurgie thoracique dans cet espace du centre-ville qu'est M'hammed-Yazid. Comme si cela ne suffisait pas, le scanner du CHU Frantz-Fanon est, lui aussi, en panne et les malades sont ballottés un peu partout. Le ministère de tutelle aurait dû, selon le wali, relancer les travaux pour les deux grands projets, surtout l'hôpital de jour qui sera en charge de la réanimation polyvalente ; Blida ne dispose actuellement que de dix lits pour la réanimation alors que la population, limitée à la seule wilaya, s'élève à plus d'un million d'habitants. Avec le nombre sans cesse croissant des accidents de la route, la nécessité d'un tel service n'est plus à démontrer. Les chantiers sont ouverts dans des espaces du CHU Frantz-Fanon et l'herbe pousse sans que les différentes tutelles s'en alarment. La «réforme hospitalière» serait-elle une vaine expression à Blida ? Les familles des malades et tout le personnel médical en ressentent les effets : taux de mortalité important et conditions de travail non améliorées. Hospitalisation de jour et nécessité de soins lourds : le projet de l'hôpital de jour, prévoyant une enveloppe budgétaire totale de près de 60 milliards de centimes et approuvé par le ministère de tutelle, attend toujours.