La relève semble assurée dans l'univers magique de la bande dessinée. Rym et Todji en sont la preuve vivante. Ils sont présents au 2e Festival international de la bande dessinée (Fibda) qui se tient jusqu'au 18 octobre 2009 à l'esplanade Riadh El Feth. Ils sont plus de 200 à y être présents et veulent apprendre de leurs aînés algériens comme Slim, Haroun et Saïd Zanoun ou étrangers tels que le belge Etienne Schreder auteur du célèbre Amères saisons ou l'américain Daryl Cagle. Ils vont bientôt se retrouver dans une nouvelle revue de BD, El Bendir avec Hicham Baba Ahmed (HIC) et les autres artistes. Rym n'a pas encore d'album publié mais travaille pour atteindre cet objectif. « Je suis né avec. Lorsque j'étais petit, les prix des livres étaient bas. Mes parents en achetaient beaucoup. Je lisais, par la suite j'ai fait l'école des beaux-arts et j'ai décidé de me spécialiser en BD. Cela n'existe pas dans les programmes de cette école. La BD est une passion pour moi », a expliqué Rym. Elle fera d'abord des illustrations pour El Bendir avant de se lancer dans les planches. Todji, pour sa part, a suivi la passion de son père par la BD. « Mon père m'achetait des Pif, des Schtroumph et des BD de Haroun. J'ai adoré cela. Mon père voulait que je fasse des études et que je ne fais pas de la BD un métier. J'ai commencé quand j'étais à l'université de Bab Ezzouar », a souligné Todji. A l'USTHB, Todji a étudié la technologie et la biologie. Il a arrêté. Même chose à l'école des beaux-arts. La passion est plus forte ! « Je suis dans l'inachevé. J'ai commencé à travailler en tant qu'infographe, seul métier qui me permet de dessiner. Maintenant, je ne me consacre que pour la BD. J'ai fais des planches pour le magazine Laabstore. Je continue la même série à El Bendir », a ajouté Todji. Un album est en chantier. Selon Rym, la situation de la BD va mieux que par le passé en ce sens que les éditeurs sont moins frileux vis-à-vis du neuvième art. Todji, quant à lui, est optimiste. « Il y a une communauté de jeunes bédéistes algériens qui commencent à se regrouper. Ils sont assez nombreux. Il faut seulement que les éditeurs s'investissement un peu plus dans le IXe art et qu'ils aient plus d'initiatives comme le FIBDA. Un festival par an, ce n'est pas suffisant », a-t-il estimé. Todji a appelé à la création d'une véritable école de BD en Algérie et a regretté l'absence d'une filière BD à l'Ecole des beaux-arts. « Les jeunes ont pratiquement tout appris sur le modèle des mangas japonais. Ils ont lu et vu à la télévision et sur Internet. Ils ont tout appris de cet art. Donc, il faut offrir d'autres modèles aux jeunes », a expliqué Todj soulignant qu'il est possible d'avoir un marché de la BD algérienne. Peut-on tout dire dans la BD algérienne ? « Je ne sais pas. Les bédéistes et les caricaturistes de l'ancienne génération ne se gênent pas. Ils ont toujours eu le courage de s'exprimer sur le gouvernement ou l'islamisme. Ce genre d'expression ne peut être que positif », a précisé Rym. Plusieurs jeunes ont été primés par les organisateurs du Fibda à la faveur d'un concours national. Le premier prix, doté de 200 000 DA, est revenu à Aïdaoui Tahar, le deuxième à Amine Benabdelhamid, le troisième à Atif Naâs Araba.