Un rapport complet de cette découverte racontera comment des chercheurs espagnols et marocains ont réussi à photographier le loup africain (canis lupus lupaster ou canis aureus lupaster) ou encore loup d'Egypte considéré jusqu'à alors comme une sous-espèce du chacal doré dont l'aire se limite au nord de l'Egypte et de la Libye alors qu'il serait en fait une sous-espèce du loup gris d'Europe. Les loups ont pu être photographiés par piégeage photographique avec des appareils photo installés pendant 18 mois. Cette découverte du loup à 3000 km de son aire de répartition vient du fait que les habitants du Moyen Atlas marocain, des Berbères, avaient toujours distingué deux types de chacal. Un grand et un petit. Les photographies montrent en effet un animal avec un grand corps, mince, avec un cou puissant, des «caractéristiques évidents » du loup décrit le 25 août. L'équipe est composée de Vicente Urios, Carlos Ramírez, Miguel Gallardo et Hamid Idrissi Rguibi. En fait, cette découverte est précédée d'une autre plus proche de nous. Celle du professeur Benyacoub de l'université de Annaba qui nous a déclaré l'existence du loup dans le nord-est du pays «s'appuie essentiellement sur des analyses génétiques de chacal doré que j'ai effectuées sur une dizaine de spécimens tués sur les routes. Il ressort que certains spécimens observés dans notre région se singularisent par une taille supérieure à celle du commun des chacals et les analyses génétiques révèlent une étroite parenté avec le loup (canis lupus)». Ce qui laisse supposer des hybridations possibles et anciennes avec un loup local du type loup d'Europe, qui aurait disparu et laissé la place au chacal qui le remplace et qui, en quelque sorte, joue son rôle écologique de prédateur. Il faut garder à l'esprit que le loup, le chacal et le chien sont encore interféconds. L'isolement écologique n'est pas total… et il est établi que certains spécimens de chacal doré sont en quelque sorte des «loups incomplets».