Valence (Espagne). De notre Correspondant Malgré la crise économique, 9 millions d´euros ont été déboursés pour cette échéance,1 million de moins que l'année précédente. Les Fallas sont exclusivement la fête de Valence et sa région. C'est une fête à la fois folklorique, artistique, religieuse et commerciale. Les participants des Fallas se préparent pendant une année entière, au cours de laquelle a lieu l'élection des 2 reines de la fête, la fallera adulte et la fallera enfant avec une cour d'honneur pour chacune. Les élections ont lieu en juillet. Les juges se basent sur la coiffe, les costumes et le maintien. C'est une fête au sens pur de l'art, de la culture valencienne, du bruit, de la musique, de la lumière et du feu, le tout poussé à l'extrême. L'offrande de fleurs à la Vierge des désemparés se fait pendant 2 jours. Jusqu'à tard dans la nuit, des dizaines de milliers de falleras et falleros de tous âges, de tous les quartiers de Valence et villages de la Horta, accompagnés de fanfares, déferlent vers la place de la Vierge pour déposer en offrande des bouquets d'œillets qui formeront le manteau de fleurs de la statue de la Vierge. Yasmine Kerzabi est par contre Fallera mayor infantil de la falla Cuenca-Patraix, de l'année 2005. Yasmine a aujourd'hui 18 ans, elle est fallera depuis l'âge de 8 ans, a vécu son enfance tout près du quartier de la falla. Ses parents, originaires de Tlemcen, ont débarqué dans cette belle ville en mars 1989. «Las fallas, pour moi, c'est la plus belle fête au monde, où se combinent magiquement odeurs, saveurs et couleurs ; l'année 2005, celle de mon royaume comme fallera infantile est un souvenir inoubliable, un rêve pour moi», raconte Yasmine. Sa sœur Darine, âgée de 11 ans, est aussi fallera aux côtés de sa sœur depuis 2003. «J'adore la mascleta, l'offrande des fleurs, les feux d'artifice et surtout m'amuser avec mes amis falleros et falleras», explique-t-elle Skendraoui Youcef, 36 ans, technicien du son, cameraman et infographe, vit depuis 6 ans et demi en Espagne. «Mon travail comme artiste fallero va de la création des figures jusqu'à la préparation des peintures.» Youcef est né en Algérie dans une famille qui a toujours vécu dans le monde artistique (musique et dessin) : «J'ai ce sens et cette maîtrise des formes et des couleurs», précise-t-il et d'ajouter : «Pour moi, l'art est la meilleure forme d'expression et je pense aussi que ce que j'ai appris, en étant l'un des rares artistes falleros immigrant est une chose complémentaire à ce que je faisais avant. L'audiovisuel nécessite toujours des décors.» Les Valenciens, lors des fallas, se sont toujours opposés à la censure que les pouvoirs politiques et religieux ont toujours voulu et veulent encore parfois imposer. Donc, pas de censure, pas de tabou, c'est sans aucun doute la raison du succès des Fallas. La crise économique et les protestations populaires sont les sujets dominants de cette édition. Les Fallas, c'est aussi la musique. Chaque année, des centaines des bandas (fanfares) convergent vers Valence, jouant principalement des airs folkloriques. L'air qui revient en leitmotiv et le plus populaire est celui de la célèbre chanson de variété Valencia, un paso-doble de José Padilla, qui fut créé en 1925 par Mistinguett au Moulin rouge. Durant les 4 dernières nuits des Fallas, des dizaines de concerts gratuits sont organisés dans les quartiers par les commissions de falleros, la mairie ou les chaînes de radio locales. Les enfants ne sont pas oubliés. Ils tiennent une place aussi importante que les adultes dans la fête des Fallas. La cremà, c'est l'apothéose des Fallas, la fête qui met fin à la fête. Le soir du 19 mars commence «la cremà», c'est-à-dire la mise à feu de toutes les Fallas. Ce sont les enfants qui ouvrent les festivités en brûlant leur falla à partir de 22 heures, suivis par celles des adultes à partir de minuit. Chaque mise à feu est saluée d'une mascletà et d'un feu d'artifice sous les ovations du public. C'est toujours un grand moment d'émotion.