Une campagne va s'étaler sur une quinzaine de jours et touchera les populations vivant en dessous du seuil de pauvreté. C'est aujourd'hui que sera lancée la campagne itinérante de proximité de promotion du dépistage sanitaire des maladies non transmissibles (MNT) et des infections sexuellement transmissibles, et du sida (IST/sida) auprès des populations situées en dessous du seuil de pauvreté de l'Est algérien. C'est ce qu'a déclaré, hier, le docteur Scander Soufi, président de l'association nationale AnisS de lutte contre les IST/sida et de promotion de la santé, lors d'un point de presse tenu en son siège. Etalée sur une quinzaine de jours, cette campagne est organisée par AnisS en collaboration avec la direction de la santé de la wilaya, le centre de référence de prise en charge des IST/sida, les cellules de proximité de l'Agence de développement social (ADS) et le laboratoire international Novo Nordisk. De par la qualité de la population concernée (rurale) par cette action sociale, l'événement est plus que louable. D'autant plus qu'il vise la promotion du dépistage du diabète, le HTA, l'IST et le sida pour procéder à l'orientation et le rapprochement des populations concernées des structures sanitaires en charge de ces pathologies. Pour ce faire, le docteur Scander s'explique : « Pour lutter contre les inégalités en matière d'accès aux services de santé, notre action pivote sur 5 points cardinaux. Il s'agit du dépistage du diabète et de l'HTA, de l'information sanitaire sur la prévention des MNT et des IST/sida, de la promotion du dépistage des IST et du sida, la distribution de médicaments aux patients démunis et enfin l'orientation de ces derniers vers les structures sanitaires spécialisées. » Seules les localités rurales et démunies de la région est du pays ont été retenues par les organisateurs. Sont concernées les agglomérations déshéritées de Kouri Hamadi (Tréat), Sidi Hamed et Mekhalfa (Eulma) et Bouzizi (Seraïdi) de la wilaya de Annaba, de Aïn Assel (El Tarf), de Aïn Sandel et Boumahra (Guelma), Bouchata et Cheraïria (Skikda) et les localités situées à Ibn Ziad et El Khroub (Constantine). Médecins, pharmaciens, éducateurs, médicaux, paramédicaux, psychologues et logisticiens ont répondu à l'appel de AnisS à l'effet d'encadrer cette opération humanitaire qui coïncide avec le lancement de la campagne mondiale de lutte contre la pauvreté par l'ONU. En Algérie, les chiffres relatifs à la pauvreté manquent généralement de précision et de fiabilité. Cependant, des études ont démontré un important écart d'un ensemble d'indicateurs socioéconomiques selon les régions. A titre d'exemple, étaye le docteur Scander, « la prévalence des malades chroniques atteints de HTA ou de diabète dans des localités comme Kouri Hamadi (Tréat) ou Sidi Hamed (Eulma) est inférieure à 2% alors que la prévalence nationale est de 30% pour la première maladie et de 10% pour la deuxième. Cela démontre le déficit en matière de dépistage dont souffrent ces populations pour des affections représentant leur première préoccupation sanitaire (HTA représente entre 48 et 52% des malades dans ces localités et le diabète entre 12 et 18%) ».