« La photographie, 50 ans d'âge » est le thème choisi cette année au Festival national de la photographie d'art (Fespa) qui, pour sa troisième édition, s'est déplacé à Tlemcen. L'exposition et la journée d'étude qui accompagnent le Festival se tiennent au Palais de la culture d'Imama. Samedi après midi, l'exposition a été ouverte par Mohammed Djehiche, commissaire du festival, Lyès Meziani et Omar Meziani, ses adjoints, et Miloud Hakim, directeur de la culture de Tlemcen. Le wali, ses collaborateurs ont brillé, encore une fois, par leur absence. L'exposition réunit une trentaine de photographes dont des noms connus de l'art photographique algérien : Yacine Ketfi, Allal Hachi, Rachid Dahag, Abdelmadjid Naït Kaci, Louiza Ami, Hocine Zaourar, Saïd Sellami, Youcef Nedjimi, Samir Sid, Fatima Belkhir, Ahmed Zine Bessa, Nordine Ziani, Baderddine Benmeradi…Louiza Djedaïdia, première femme photographe de presse en Algérie, est également présente avec des clichés noir et blanc. Des jeunes photographes, Hadj Kouider Abdelkrim de Metlili (Ghardaïa) et Arslane Bestaoui De Tlemcen sont présents avec leurs oeuvres. Un hommage est rendu à des photographes décédés tels Mohamed Kouaci, Djamel eddine Tchanderli, Saci Haddad, Smail Merazi. Merazi a notamment réalisé des photos qui ont illustré les pochettes de disques de, entre autres, Fadéla Dziria, El Hachemi Guerrouabi, Amar Lachab et Rahma Boualem. Hakim Miloud a estimé que l'organisation du Fespa à Tlemcen est une continuité des activités de la manifestation « Tlemcen, capitale de la culture islamique » (clôturée fin avril 2012). « C'est l'année du cinquantenaire de l'indépendance de l'Algérie. Il est normal que la troisième édition, du FESPA soit placée sous ce signe. Nous avons voulu rendre hommage à toutes les générations de photographes depuis l'indépendance à ce jour. Nous ne distinguons pas peintres, plasticiens ou photographes. Pour nous, tout le monde est artiste », nous a déclaré Mohamed Djehiche.Selon lui, le FESPA a ouvert ses portes aux expressions artistiques durant les deux précédentes éditions à Alger. « Les plasticiens utilisent aussi la photo comme médium. Ils ont un autre regard que le reporter ou le photographe de studio. Cela donne une diversité et ça montre que la photo est un art à part entière. La photo obéit à un regard artistique et à esthétique », a-t-il ajouté.Lyès Meziani, qui prépare depuis dix ans un ouvrage sur l'histoire de la photographie algérienne, a indiqué que les invitations ont été envoyées à une cinquantaine de photographes. « Certains ont refusé, d'autres ont des ennuis de santé et d'autres, qui ont des préjugés, préfèrent voir. J'ai retrouvé dans mes recherches des photographes algériens des années trente. L'exposition est présentée sous forme chronologique à partir de 1962 », a relevé Lyès Meziani. Selon lui, certains anciens photographes ont disparu sans laisser d'adresse. Mohammed Djehiche a, citant Rachid Dahag, estimé qu'aujourd'hui on parle de plus en plus de fabricant d'images. « Tout le monde fabrique de l'image, le cinéaste, le peintre, le photo. Seuls les outils changement. La photo n'est pas le fruit du hasard. Elle est le résultat d'un concept artistique », a-t-il expliqué. Huit artistes plasticiens participent également au troisième Fespa à l'image de Arezki Larbi avec son oeuvre « La liste », Mustapha Nedjai avec « Le trône du dragon », Abderrahmane Ouattou avec « Métamorphose », Omar Meziani avec « Sur toile de mur », Fatima Chafâa avec « Générique », Rafik Zaïdi avec « La « rue » déploie ses compas », Rachid Nacib avec « Mes yeux racontent » et Mohamed Guesmia avec « Le vespérale ». Hier, dans la matinée, une journée a été ouverte abordant plusieurs thématiques. Tahar Yami a analysé le rapport entre la mémoire et la photo alors que Mohamed Badawi a évoqué la relation entre la photo souvenir, « la photo de famille », et l'illusion du bonheur.« La photo souvenir est une mise en scène de la réalité qui donne cette illusion du bonheur »,a-t-il dit. Dans l'après midi, Abderrahamne Djelafoui est revenu sur l'itinéraire de deux photographes femmes, l'algérienne Fatiha Ouyed et la tunisienne Amira Hammami. Hamid Grine a, pour sa part, expliqué comment la photo sportive l'a amené à l'écriture littéraire.