Plusieurs rues et ruelles de la capitale sont accaparées par des casiers qui servent de « réservation » pour le stationnement. C'est visible, par exemple, au niveau de la rue Hassiba Ben Bouali. Plusieurs casiers, des sacs poubelle, des chaises ou tout objet pouvant prendre de l'espace, sont exposés le long des trottoirs afin d'empêcher les automobilistes de garer leur voiture. En fait, ce n'est pas pour indiquer un stationnement interdit, mais tout simplement pour réserver une place à un copain, à un commerçant ou à un client. Ce phénomène, qui a tendance à prendre de l'ampleur, est la résultante d'un manque flagrant de parking au niveau de la capitale, qui a vu son parc autos se multiplier par trois. Devant le nombre croissant de véhicules enregistré tout au long de ces dernières années, Alger étouffe et ne peut plus répondre aux exigences de la circulation automobile. D'ailleurs, dernièrement, le ministre des Transports n'a pas manqué de relever qu'il est urgent de trouver une solution aux embouteillages qui empoisonnent de plus en plus le quotidien des usagers de la route dans et vers le capitale. Allusion directe au nombre de voitures circulant dans les rues de la capitale, d'où le chiffre de 143 000 véhicules en excédent sur les axes d'Alger. Ceci étant, le problème du stationnement qui reste posé ne peut en aucun cas dénaturer les rues de la capitale. Lorsque vous arrivez dans une rue commerçante, et de renommée, comme la rue Larbi Ben M'hidi et que vous vous retrouvez en face d'un casier ou d'une poubelle faisant office de « gardien » pour une place de stationnement, ce n'est vraiment pas admis. Pis, certaines situations dans le même cas de figure ont été enregistrées devant des mairies ou tout simplement devant des commissariats. Deux structures censées interdire ce genre de dépassement. Toujours à Alger-Centre, des restaurateurs, pour attirer la clientèle, engagent des vigiles pour veiller au stationnement des clients, interdisant de fait l'accès à d'autres véhicules. Un droit qu'ont accaparé les restaurateurs comme ceux de la rue Hassiba Ben Bouali. Un autre fait à signaler concernant le stationnement anarchique. Chaque vendredi, plusieurs jeunes, munis de matraques bien en évidence, occupent les espaces longeant les cimetières et les mosquées pour en faire des parkings. Ainsi, les gens qui viennent pour des enterrements n'échappent pas à ces arnaques puisque même devant ces circonstances de tristesse et d'amertume les « responsables » des parkings sont là pour vous extraire la monnaie. Il est vrai maintenant que certains diront que le phénomène n'est pas nouveau mais depuis que les poubelles ornent les trottoirs de la capitale, il n'est plus permis de tolérer ce genre de dépassements qui dévalorisent la capitale. Entre-temps les « racketteurs », ou les « gérants » du stationnement, à 30 DA le véhicule, terminent leur journée autour des 4000 DA. Cela donne des idées, quitte à enlaidir la ville.