Les passagers empruntant la RN15, reliant les deux wilayas Bouira et Tizi Ouzou en passant par la commune d'Aghbalou, constatent certainement la décharge sauvage au bord de la route, où des tonnes de déchets sont entassés sur la colline dominant le village Ighil Ouchekrid. Ordures ménagères, charognes, métaux et un tas d'immondices dégagent des odeurs des plus exécrables et mettent en danger la vie des citoyens, de la faune et de la flore sauvages. Ces déchets sont jetés en plein air dans ces lieux censés être protégés, puisqu'il s'agit d'une réserve naturelle qui fait partie du Parc national du Djurdjura. Cette décharge a été créée en 1986. Au début, elle était insignifiante ; mais, au fil du temps, c'est vers une catastrophe écologique que l'on s'achemine. Elle est devenue le lieu privilégié, même pour les commerçants qui passent par cette route et les particuliers qui viennent des régions non loin d'Aghbalou, notamment d'Iferhounène, Aïn El Hammam… Pour y larguer leurs ordures, profitant ainsi de l'anarchie régnante. Les propriétaires des terrains limitrophes ont carrément abandonné leurs champs, car c'est devenu une source de maladies et de contamination, à l'image de l'ouvrier chargé de surveiller les lieux qui nous révèle que des citoyens ont mené une action en justice, mais, à leur grande déception, sans résultat. Même les morts ne sont pas à l'abri ce désastre, la décharge avance à une vitesse effroyable vers le cimetière qui se trouve juste en-dessous, une menace qui n'épargne personne. D'après les citoyens, les services de la protection de l'environnement ont déjà inspecté les lieux, mais leur mission n'a pas apporté l'effet souhaité ; l'état des lieux le montre avec une amertume qui se lit sur les visages des ces paysans impuissants. Contacté à ce sujet, le P/APC de la commune d'Aghbalou nous renseigne qu'il n'envisage aucune solution pour le moment. « Nous n'avons aucune solution pour ce problème qui nous inquiète beaucoup ; nous n'avons pas d'autres lieux qui peuvent servir d'alternative pour délocaliser la décharge ; nous ne disposons pas de moyens nécessaires pour y faire face, et les caisses de l'APC sont vides car une action d'une telle envergure nécessite un budget spécial. » Le P/APC ajoute que cette décharge avait une clôture qui limitait son extension, mais des gens inconscients l'ont complètement saccagée. « C'est vraiment désolant de constater que ce sont les gens eux-mêmes qui ont pillé la clôture de cette décharge, et qu'aujourd'hui on se plaint de cette situation. » La promesse du P/APC se limite ainsi à l'aménagement des lieux et à la restauration de l'ancienne clôture dans les plus brefs délais. « Nous allons aménager cette décharge et refaire la clôture et nous désignerons un gardien qui sera là afin d'empêcher toute infraction de la part de qui que ce soit. Et pour limiter l'extension de la décharge, la solution est de creuser des fosses dans lesquelles seront enfouis les déchets après les avoir consumés. »