Le haut fourneau (HF) n°2 du complexe sidérurgique ArcelorMittal d'El Hadjar (Annaba) est à l'arrêt depuis la fin de l'opération d'entretien et de maintenance mensuelle, dimanche dernier. Il n'a pas redémarré à cause d'un conflit syndico-syndical, avons-nous relevé sur place. En effet, ils étaient une centaine de travailleurs exerçant à l'atelier de cette installation à n'avoir pas obtempéré à l'ordre de redémarrer le HF2. Par cet acte, les contestataires voulaient imposer le renouvellement du syndicat des travailleurs du complexe sidérurgique ArcelorMittal Annaba. Contactée, la direction générale a déploré fermement cet acte. Pour elle, «bloquer l'alimentation des aciéries à oxygène en fonte liquide que produit le haut fourneau pour prendre en otage le complexe pèse lourdement sur la production. Ces revendications devraient être discutées en principe dans un cadre légal, avec le partenaire social de la direction, sans le recours au blocage des installations de production de l'usine». Pour le partenaire social, contacté par El Watan, «cette attitude est le fruit d'une manipulation extra-complexe sidérurgique. C'est une ingérence dans le renouvellement du syndicat que nous refusons fermement. Pour concrétiser leurs desseins, dont la mise en place des partisans au sein du futur syndicat du complexe, on a eu recours à la manipulation des travailleurs du HF2 à l'effet d'exercer une pression sur l'employeur et réaliser leurs objectifs inavoués». Dans un communiqué rendu public hier, le partenaire social a appelé les sidérurgistes à être vigilants pour sauvegarder leurs acquis sociaux. «Le complexe sidérurgique est menacé. Il est la cible d'affairistes douteux qui veulent accaparer le syndicat pour en faire l'instrument qui leur permettra de faire main basse sur l'enveloppe lourde de 500 millions d'euros. Aujourd'hui, on revient à la charge. D'autres manœuvres sont orchestrées ; elles consistent à parrainer de l'extérieur de l'entreprise les prochaines élections du renouvellement du syndicat afin de placer leurs sbires et écarter les syndicalistes crédibles. Ces fauteurs de troubles refusent des élections propres, où les travailleurs choisiraient librement leurs représentants comme cela a été le cas lors des élections des délégués du personnel. Les structures de l'UGTA sont les bienvenues pour chapeauter, de concert avec le syndicat d'entreprise, les prochaines élections syndicales dans la transparence et la légalité, avec le respect total du choix des travailleurs», a-t-il ajouté dans ce document, signé par le secrétaire général du syndicat et le président du comité de participation de l'entreprise. Dans la dernière «Info Usine» d'ArcelorMittal Annaba, le directeur général, Joe Kazadi, a reconnu que «le complexe sidérurgique traverse une conjoncture difficile en termes de résultats économiques en raison de la faiblesse du volume de production». Avec ce nouveau conflit qui pointe le nez, les calculs du directeur général d'ArcelorMittal seront vraisemblablement revus à la baisse.