Un requin-pèlerin, Cetorhinus maximus, un gros poisson, un animal d'une grande rareté, le plus grand après le requin baleine, s'est échoué lundi sur la petite plage de Fkirina, à quelques centaines de mètres à l'est de la plage de la Vieille Calle près d'El Kala. L'animal fait 6,70 m de long et doit peser quelque 4 t au vu des efforts déployés pour le tirer hors de l'eau par des scientifiques de l'Institut de biologie du Centre universitaire d'El Tarf et du Parc national d'El Kala, aidés par des agents de la Protection civile. Le requin, encore vivant lorsqu'il s'est échoué, est mort peu de temps après. Il est entier et ne porte pas de blessures ou des marques d'un accident avec une embarcation. Dans ce cas précis, il s'agit d'un juvénile, car il est encore gris et pour cette espèce peu fréquente en Méditerranée, les adultes peuvent atteindre 15 m de long et peser jusqu'à 8 t. Des échantillons de chair ont été prélevés et une fois le sélacien sorti à terre. Il sera soit décharné, soit enseveli pour pouvoir récupérer le squelette. Un choix à faire, car comme il s'agit d'un poisson et non d'un mammifère marin (cétacé) son squelette est fait de cartilage et non d'os. C'est d'ailleurs pour cette raison que les requins craignent les plus petits cétacés comme les dauphins ou les marsouins, car ils peuvent leur briser les « os ». Ce sera la première fois que les scientifiques pourront disposer d'un squelette complet de ce genre de mastodonte des mers. Les requins-pèlerins sont migrateurs et hivernent en eau profonde. Ils vivent en petits bancs ou seuls. On les trouve dans le nord et le sud de l'océan Atlantique, la mer Méditerranée, le nord et le sud de l'océan Pacifique, la mer du Japon, le large du sud de l'Australie et les eaux de la Nouvelle-Zélande. Pour ceux qui s'en souviennent, un adulte de la même espèce de couleur gris-brun et de près de 10 t s'est également échoué à El Kala, au début des années 1980. On ne connaît pas la raison de son échouage sur la plage de Fkirina.