La mauvaise administration de la chose publique et l'entêtement des inconditionnels du désordre, qui ne veulent pas abandonner leurs mauvaises habitudes, ont très vite transformé le prétendu marché de proximité de la ville d'El Milia, ouvert tout récemment, en un dépôt d'ordures. «Ils n'ont fait que transférer l'immense dépotoir, qui était à l'extérieur, à l'intérieur de ce marché», fait-t-on remarquer. Certains se disent complètement abasourdis par la saleté des lieux. «Où sont les responsables chargés de veiller sur le bon fonctionnement de ce marché», s'interrogent des citoyens. A la vue du désordre et du manque d'hygiène qui règnent dans les lieux, on est en droit d'estimer que tout est abandonné à l'informel. Une fois casés à l'intérieur, les marchands de fruits et légumes, visiblement très imprégnés du désordre auquel ils se sont habitués à l'extérieur, n'ont guère abandonné leurs manies. Ils sont là pour tout polluer. Dans une terrible anarchie, ils ont tout bonnement occupé le petit couloir qui sert de passage entre les stands. Le motif invoqué par ces commerçants est que les stands qui leurs ont été octroyés sont étroits ! A la décharge de ces marchands, l'absence d'aucune autorité pour mettre de l'ordre à l'intérieur de ce souk, prétendument organisé. «On n'a rien, ni eau ni électricité ni même de toilettes», s'offusquent des commerçants. Profitant de cette anarchie, l'abattage des volailles a repris ses droits à l'intérieur du marché. Des poulets non vidés, abattus ailleurs, sont exposés dans des conditions d'hygiène qui laissent à désirer. Les déchets résultant de cet abattage et de l'ensemble de l'activité commerciale sont abandonnés dans un dépotoir qui ne cesse de grandir. Ne dit on pas : chasser le naturel, il revient au galop ? Les vieux reflexes ont bel et bien la peau dure.