Le montant de la dette publique externe de l'Algérie est estimé à moins de 500 millions de dollars, soit 1% par rapport au Produit intérieur brut (PIB), révèle Karim Djoudi, ministre des Finances, cité par APS. Intervenant jeudi dernier, en marge de la séance plénière de l'Assemblée populaire nationale (APN), consacrée aux questions orales, le ministre a jugé la situation satisfaisante. La dette intérieure publique, elle, est à hauteur de 750 milliards de dinars, si l'on se réfère aux chiffres fournis par M. Djoudi. « Nous avons réduit fortement notre dette publique à moins de 1% par rapport au Produit intérieur brut(...) La norme de Maastricht, retenue en la matière est de 60%, alors que la majorité des pays qui sont en situation de crise ont des normes qui dépassent les 100% », a-t-il expliqué. Depuis les années 1990, l'Algérie traînait sa dette comme un boulet au pied, rendant ainsi inefficaces les efforts de développement. Au terme d'une série de remboursement par anticipation entamée avec de nombreux pays depuis 2004, le montant de la dette extérieure de l'Algérie a pris une courbe descendante. Elle se situait aux alentours de 5 milliards de dollars à la fin de l'année 2006, après le paiement de l'équivalent de 10,9 milliards de dollars. Elle ne représentait que 2,5% du PIB à fin 2008, 3,6% du PIB en 2007, 34,2% en 2003 et 58,3 % en 1999. Mohamed Laksaci, gouverneur de la Banque d'Algérie, avait rappelé fin juillet dernier, que le niveau de la dette extérieure est très bas avec un ratio de service de la dette de seulement 1% des exportations globales en 2008, contre 100% au 1er trimestre 1994. S'agissant de la baisse inquiétante des recettes pétrolières, M. Djoudi a reconnu que la forte baisse des prix de pétrole va occasionner « une réduction de 50% des recettes extérieures et une baisse quasi équivalente des recettes fiscales pétrolières ». En effet, les revenus pétroliers de l'Algérie ont subi une baisse drastique avec seulement 31 milliards de dollars durant les neuf premiers mois 2009 contre 63 millions de dollars durant la même période de l'année 2008, soit une baisse de plus de 50%. Conséquences : un solde global du Trésor légèrement négatif et un Fonds de régulation des recettes maintenu à ce jour à 4 280 milliards de dinars, soit 40% du PIB, selon M. Djoudi. En dépit de ce contexte de crise, le ministre des Finances se montre rassurant, en estimant que l'Algérie a pu réduire son endettement interne et externe, consolider ses réserves de changes, en confortant la situation financière du pays. Interpellé par ailleurs, sur le déblocage d'un montant de 100 milliards de dinars inclus dans le projet de la loi de finances 2010 pour augmenter le SNMG, le grand argentier du pays a précisé que la tripartite est seule habilitée à décider du niveau de la majoration. Selon lui, cette provision peut faire l'objet d'un réajustement, et ce en fonction du niveau d'augmentation des salaires. La réunion de la tripartite dont la date n'est pas encore fixée, aura la tâche de définir le niveau du SNMG.