Nokia, numéro un mondial des combinés mobiles, a porté plainte jeudi aux Etats-Unis, affirmant qu'Apple a enfreint 10 brevets relatifs à des technologies comme le transfert de données sans fil, l'un des éléments essentiels du succès de l'iPhone. Apple est un nouveau venu dans le segment des téléphones mobiles mais son iPhone lui a déjà permis de prendre une part de marché de 15% sur le segment des smartphones. Ses actifs, en matière de propriété intellectuelle, sont toutefois limités comparé à la concurrence, alors que la pratique des accords de licence croisés est monnaie courante. Neil Mawston (Strategy Analytics) évalue de 250 millions à un milliard de dollars la somme qu'Apple risque de devoir verser à Nokia, portant sur les brevets mis à contribution dans les 34 millions d'iPhone vendus dans le monde jusqu'à présent. Les analystes estiment que Nokia a un dossier défendable a priori car il est l'un des principaux détenteurs de brevets dans les technologies mobiles, à l'instar de Qualcomm et d'Ericsson. « Il est pratiquement inconcevable que quelqu'un puisse produire un téléphone mobile sans employer les technologies brevetées de Nokia », affirme Ben Wood (CCS Insight). Un porte-parole d'Ericsson a déclaré vendredi que l'équipementier suédois avait un accord de licence avec Apple. Nokia précise dans sa plainte avoir adressé à Apple plusieurs propositions tarifaires que ce dernier a toutes repoussées. Les analystes expliquent que les firmes présentes depuis longtemps sur le segment payent habituellement quelques points de pourcentage de leur chiffre d'affaires en royalties, alors que les nouveaux venus versent 15% environ du prix de vente des téléphones 3G aux propriétaires de brevets. Pour les téléphonies 2G plus anciennes, le tarif est nettement moins élevé.