Les entreprises catalanes sont fortement intéressées par le marché algérien et entendent y étendre leur champ de prospection et d'affaires, notamment dans les domaines des travaux publics et des services, dont l'expansion est fortement gênée par la crise. Loin d'être refroidis par les nouvelles mesures prises par le gouvernement à travers la LFC 2009, les hommes d'affaires catalans estiment que « le cadre législatif est encourageant et les potentialités du marché algérien sont particulièrement attrayantes ». Hier, il était d'ailleurs impressionnant de constater le nombre de chefs d'entreprise espagnols originaires de Catalogne présents à l'hôtel Sofitel à l'occasion du Forum de coopération algéro-espagnol. Pas moins de 60 entreprises, dont 95% de PME des secteurs du bâtiment, de l'automobile, du tourisme, de l'environnement, de l'éducation, de l'agroalimentaire, des services, des eaux, de l'assainissement et des cabinets de conseil étaient représentés et entendaient nouer des relations d'affaires avec les entrepreneurs algériens. Interrogé à propos de cet intérêt manifesté par les Catalans pour l'Algérie, Réda Hamiani, président du Forum des chefs d'entreprise (FCE) – partenaire de la rencontre – a estimé que « les entreprises catalanes ne sont pas du tout effrayées par les nouvelles mesures prises par le gouvernement algérien concernant l'investissement ». « Au contraire, nous dit-il, elles sont particulièrement intéressées et veulent prospecter en Algérie, en cette période de crise, pour trouver des débouchés et placer leur savoir-faire et leurs produits. » M. Hamiani a d'ailleurs tenu à détailler, lors de la rencontre d'hier, aux entrepreneurs espagnols présents, les nouvelles mesures contenues dans la LFC 2009, notamment les 30% exigés pour la création de sociétés commerciales. Des mesures qui semblent, a priori, convenir aux Catalans dont l'envie est très grande de « profiter des potentialités énormes que recèle un marché très proche, immense, stable, avantageux, prometteur et économiquement viable », selon les termes employés par les hommes d'affaires catalans présents hier à Alger. Le haut rang des personnalités qui chapeautent la délégation catalane présente en Algérie depuis deux jours prouve également l'engouement suscité par le marché algérien. Le président du gouvernement de Catalogne, Josep Montilla Aguilira, le ministre catalan de l'Innovation, des Universités et de l'Entreprise, Josep Huguet Biosca, ainsi que le président de la Chambre de commerce et d'industrie de Barcelone, Miquel Valls, faisaient partie, entre autres personnalités, de la délégation catalane. Des hôtes d'importance qui ont mis l'accent sur la nécessité de se rapprocher encore plus de notre pays qui, selon les propos recueillis hier, « a supplanté l'Amérique latine pour venir en seconde position derrière les pays de l'UE » en termes de volume d'échanges avec la Catalogne, dont la part dans les échanges algéro-espagnols est de 40%. Les Catalans s'intéressent à ce qu'ils qualifient de « programme ambitieux de relance » engagé en Algérie et mettent en avant leur expérience et leurs compétences en tant qu'entreprises d'une région qui contribue à 18% au PIB espagnol.