L'expansion coloniale s'accompagne d'un discours légitimant la domination du colon sur l'Algérien désigné comme indigène primitif. La 4e édition du colloque international de la Révolution algérienne, organisée par l'université du 20 Août 55 de Skikda, a pris fin hier après deux jours de débat et de communications relatifs à l'histoire du colonialisme en Algérie. Cette initiative, lancée il y a quelques années par l'ancien recteur, a finalement tendance à s'inscrire dans le calendrier officiel de l'université. Elle est même devenue une des références dans le calendrier national des rencontres thématiques. Le thème retenu cette année est « L'image de l'indigène dans le discours colonial ». Un thème fort, et dont les connotations sociologiques et politiques sont des plus importants. Pour aborder et disséquer cette problématique, l'université a fait appel à une pléiade de personnalités historiques françaises, tunisiennes et algériennes, à l'image de René Galissot, Hervé Cellier et Hagui Mohamed Sellal El Hadi ; d'autres Algériens, dont le général à la retraite, Bouhadja, ont pris part à la manifestation. Plusieurs axes ont par ailleurs été abordés par les intervenants, lesquels ont surtout mis l'accent sur le contexte historique de la période coloniale de l'Algérie et de l'évolution historique de l'image de l'Algérien. Selon les organisateurs « l'expansion coloniale s'accompagne d'un discours légitimant la domination du colon sur l'Algérien désigné comme indigène primitif, et sujet à coloniser. Au fur et à mesure que la colonisation s'installe, elle donne naissance à la formation de stéréotypes et de préjugés qui s'enracinent profondément dans la conscience collective ». Ce colloque a voulu s'inscrire dans la perspective d'établir une sorte d'équivalence ou de parallèle mécanique entre le passé et le présent. Plusieurs sous-thèmes ont été abordés, tels le contexte socio-historique de l'émergence et de l'utilisation du concept « indigène » et son prolongement idéologique dans le discours colonial, et l'image de l'indigène dans les manuels scolaires. Les débats engagés sont longtemps revenus sur les méfaits du colonialisme, sous un point de vue historique et non passionnel. Selon l'avis de plusieurs présents, le niveau du colloque est jugé très appréciable. Il reste, néanmoins, à relever que plusieurs personnalités historiques locales n'ont pas été invitées pour apporter ne serait-ce que leur témoignage. Ce sont toujours les mêmes qu'on invite à chaque fête et à chaque occasion officielle, et il serait peut-être temps de laisser un peu de place à des « historiques » comme Boudoukhana, Tonton Laifa, Charim (compagnon et fidèle ami de Harbi) et des dizaines d'autres encore.