Les membres de l'Union des sourds-muets de la wilaya de Béjaïa (USMB) se sont retrouvés à la rue depuis le début du mois de septembre dernier. Les forces de l'ordre et un huissier de justice sont venus dans leur ancien local, loué par l'association, pour leur intimer l'ordre de quitter les lieux dans un délai de vingt quatre heures. L'huissier intervenait en application d'une décision de justice. Le propriétaire a fini par les expulser au terme de poursuites judiciaires. De leur côté, les adhérents de l'USMB affirment « avoir découvert, en s'informant auprès des services de la conservation, que ledit local appartenait à l'Etat » et ont déposé plainte contre le présumé « propriétaire du local ». Cela fait plus d'un mois que l'association cherche désespérément un local pour pouvoir s'installer. L'école de formation au langage des signes qu'elle dirige n'est plus en service. « Nous avons formulé des demandes d'attribution d'un local et nous les avons envoyées au wali, au P/APC, au DAS et au chef de daïra, en vain » se plaint Nadir Belabbas, président de cette association. En attendant une réponse, 300 stagiaires n'ont pas pu s'inscrire cette année pour poursuivre leur formation. Selon M. Belabbas, les adhérents ont besoin d'un local pouvant contenir des salles de cours, un bureau administratif, un foyer, une bibliothèque et une médiathèque. Des structures qui répondront aux espérances des sourds-muets de tout le territoire de la wilaya. Leur nombre est estimé par l'association à plus de 1 500 personnes. En attendant que les pouvoirs publics fassent un geste pour cette frange de la société, c'est la grande volonté de celle-ci de réussir dans la vie qui est brisée depuis que leur association se trouve sans local.