Il est question récemment de réhabiliter le massif forestier de Boumehni après avoir été abandonné à la prédation et à l'exploitation effrénée du bois pendant des années. Si les services des forêts comptent planter 50 ha de chêne-liège, une essence forestière qui a fait la renommée de cette région dans un passé récent, il semble que la réussite d'un tel projet reste vraisemblablement problématique. Et pour cause. Il n'est un secret pour personne que cette forêt jouxtant le village de Boumehni fait l'objet d'accaparement incessant par les riverains. Des délits en progression vertigineuse sont constatés quotidiennement. Des trafiquants ont ravagé la forêt en coupant même des surfaces boisées (cyprès et eucalyptus). Pour le chêne-liège qui formait l'essentiel de la forêt, il a été presque réduit à néant. Des constructions illicites sont érigées et ne cessent de pousser comme des champignons. Des défrichements incessants continuent au détriment de la surface forestière qui se réduit ainsi comme une peau de chagrin. L'on apprend que l'endroit même où le service des forêts compte lancer une opération de reboisement à base de chêne-liège pour reconstituer la forêt, fait déjà l'objet d'une mise en valeur par les riverains. Des oléastres greffés, des broussailles dessouchées et des terrains cultivés. Voilà le décor qui risque de faire échouer le projet avant même qu'il ne soit lancé.