Noureddine Moussa, ministre de l'Habitat, aujourd'hui à Constantine pour une visite de travail et d'inspection, sera confronté à la colère des 700 souscripteurs fédérés dans une association pour défendre leurs intérêts. Ils comptent, dans une ultime réaction, organiser un sit-in pour pousser les responsables à dénouer le contentieux né, disent-ils, « par la faute de l'entêtement d'un promoteur qui enfreint, au su et vu de tous les responsables, les règles du marché pour la réalisation du projet pour lequel il s'est pleinement engagé et les clauses du contrat qu'il a pourtant dûment signé. » Au cours des années 2003 et 2004, le syndicat des travailleurs de l'éducation, en coordination avec le ministère de l'Education et celui de l'Habitat, ont, d'un commun accord, lancé un programme de construction de 700 logements participatifs à la nouvelle ville Ali Mendjeli (UV1 et UV9), financé par l'Etat et les œuvres sociales de l'éducation. La réalisation du projet a été confiée par convention à un entrepreneur-promoteur. Le coût du logement a été estimé à l'époque à 1 640 000 DA. Les souscripteurs devaient s'acquitter de la somme de 26 millions de centimes payables en trois tranches, les œuvres sociales consentaient un prêt de 31 millions de centimes payables sur 20 ans et sans intérêts. La cession des logements de type F3 de 70 m2 a été concédée aux bénéficiaires à désigner par tirage au sort dans la formule vente sur plan. Pour leur part, le FNOPS et la CNL participent, en débloquant 25 et 50 millions de centimes. A ce moment, tout semblait bien se dérouler. Initialement, le délai de réalisation ne devait pas dépasser les 30 mois, sauf que deux années plus tard, les souscripteurs ne voient rien venir. Leur inquiétude allant grandissante, ils tentent vainement d'alerter le promoteur, et face à son désistement, ils informent les services de la DLEP, ainsi que le wali. « Toutes les parties sur lesquelles nous avons fondé notre espoir sont aujourd'hui revenues sur leurs engagements », déclare Gana Ahmed, président de l'association. Face à cette impasse, ils n'ont d'autre choix pour exprimer leur désarroi que d'organiser des sit-in, obligeant ainsi le promoteur à se réunir avec eux, sous la coupe de la DLEP. Et qu'elle n'a pas été grande leur surprise, quand ce dernier les informera que le coût du logement subira une importante révision, tout en refusant de communiquer les nouveaux prix dont il a seul décidé du montant. Il refusera par là même de fixer une date pour la réception des logements achevés à 100%, de procéder au tirage au sort pour désigner les bénéficiaires, mais encore, d'informer à temps les souscripteurs des nouvelles formalités du dossier du FNOPS. Ces derniers demandent au ministre « rendez-nous nos logements monsieur le ministre ». Les changements procéduraux et des formalités, induits unilatéralement par le promoteur et qui n'ont d'ailleurs pas obtenu l'aval des services de la DLEP et du wali, font de ce contentieux une affaire pour le moins inextricable. Que deviennent ces familles privées de leur droit légitime au logement, alors même qu'elles ont consenti d'importants prélèvements sur leurs budgets pour pouvoir jouir un jour d'un toit ? Le ministre de l'Habitat, signataire de l'accord pour la réalisation des 700 logements, se désistera-t-il à son tour ? Ou alors saura-t-il aller de l'avant et régler définitivement ce litige ? Nous avons vainement tenté de joindre par téléphone le promoteur.