Six ans après le séisme de mai 2003, il existe encore des familles sinistrées qui ne sont pas encore relogées dans la commune de Naciria. En effet, elles sont huit à habiter encore au niveau du site des chalets, sis à l'entrée ouest du chef-lieu communal. Indignées, ces familles en veulent « à l'ex-chef de daïra qui nous a lésés dans nos droits ». « Ma famille se composait de quatre membres (aujourd'hui cinq), mais on m'a attribué un logement F2 alors que d'autres familles de deux et trois membres ont bénéficié des F3. C'est de l'injustice ! », s'indigne Abderrahmane, en citant des exemples. « Comment peut-on rester insensible à cette hogra et accepter des logements qui ne répondent nullement à nos besoins. Nous avons tous présenté des recours pour qu'ils (les responsables) revoient et réétudient notre cas, mais rien n'a été fait à ce jour », ajoute un autre sinistré avant de souligner que « les autorités de la daïra d'alors leur ont envoyé à plusieurs reprises des mises en demeure les sommant de quitter les chalets ». Les victimes de cette « exclusion » parlent « d'une politique de deux poids, deux mesures qui aurait été appliquée par les responsables dans le traitement des dossiers des sinistrés ». « Comment explique-t-on par exemple le cas d'une famille de sept personnes tous majeurs, qui a bénéficié d'un F3 et d'une autre famille de quatre membres qui a eu un F4 ? », s'interroge un autre sinistré. Nos interlocuteurs affirment par ailleurs qu'« il existe même des familles qui ont bénéficié d'un F4 et d'un autre chalet alors que la loi accorde un seul logement pour chaque famille sinistrée ». Certains citoyens disent connaître des gens qui n'habitent même pas les logements qui leur sont attribués depuis plus d'une année. Il n'y a pas longtemps, certains sinistrés ont adressé une lettre aux autorités compétentes leur demandant l'ouverture d'une enquête pour faire toute la lumière sur « ces irrégularités », mais leur lettre est restée sans suite. Là, il faut dire que même la gestion des chalets « n'a pas été faite dans la transparence », car des dizaines de chalets sont totalement abandonnés par leurs attributaires au moment où d'autres squattent des logements inachevés, comme ce fut le cas des 16 familles qui ont occupé en septembre 2007 des logements inachevés (Cnep-APC).