Selon l'agence IRNA, le message remis par l'Iran à l'AIEA n'était pas une réponse au projet d'accord. L'épisode de la confrontation entre l'Iran et l'Occident est-il terminé ? L'Iran va-t-il se conformer aux exigences internationales concernant ses activités nucléaires ? La « première réponse » de Téhéran à la proposition de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) portant enrichissement de l'uranium iranien par un pays tiers semble être appréciée par plusieurs pays occidentaux. La première fleur vient étrangement de ce qui est présenté comme le pire ennemi de la République islamique, à savoir Israël, que le président, Mahmoud Ahmedinijad, avait qualifié d'« Etat satanique ». Hier, le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, a qualifié le projet d'accord entre l'AIEA et l'Iran d'« un premier pas positif ». « Je pense que la proposition faite par le président Obama à Genève pour que Téhéran envoie son uranium enrichi, ou une bonne partie, en dehors de l'Iran est un premier pas positif dans cette direction », a souligné Benyamin Netanyahu. Auparavant, plusieurs dirigeants israéliens s'étaient publiquement inquiétés d'un éventuel accord sur l'enrichissement à l'étranger d'une partie de l'uranium iranien à usage civil. Le ministre de la Défense, Ehud Barak, avait même estimé que cet accord donnait de la « légitimité ». Ce changement de ton peut s'expliquer par la visite aujourd'hui de la secrétaire d'Etat, Hillary Clinton, à Jérusalem. Mme Clinton effectue ce déplacement pour tenter de relancer le processus de paix au Proche-Orient. Mais elle devrait nécessairement évoquer le dossier iranien avec son homologue israélien. L'Iran refuse de reconnaître l'Etat d'Israël et son président Ahmadinejad a prédit qu'Israël serait « rayé de la carte ». Réponse « enrichie ». Cependant, l'Iran semble changer de stratégie de défense de son projet nucléaire. Les dirigeants iraniens semblent comprendre que la confrontation ne jouerait pas en leur faveur. Aux discours et interventions souvent provocateurs, le président Ahmadinejad l'avait clairement exprimé : « Les relations entre l'Iran et l'Occident sont passées de la confrontation à la coopération sur le nucléaire. » Selon lui, Téhéran est prêt à un échange de combustible, proposé dans le cadre du projet d'accord entre l'Iran, les Etats-Unis, la Russie et la France, à l'issue d'une réunion à Vienne. Bien que la réponse définitive des Iraniens n'a pas encore été rendue publique, des experts internationaux croient déceler, lors de la dernière sortie du président Ahmadinejad, une volonté de coopération. Mais pour les Occidentaux, cela n'est pas encore suffisant. La France, plus que les Etats-Unis, exige « une réponse formelle » à la proposition de l'AIEA. Si les Etats-Unis « cherchent à déterminer » la volonté de l'Iran concernant le projet d'accord, la France, par le biais de son ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, reste sur son ton « menaçant ». Cela, alors que les spécialistes du dossier tablent sur la solution dans le cadre de l'AIEA.Le projet d'accord prévoit l'enrichissement de l'uranium iranien par un pays tiers qui n'est autre que la Russie, allié de l'Iran. Téhéran avait demandé un délai pour examiner profondément les termes de l'accord. Le délai accordé a expiré hier.