L'Iran a répondu hier au Conseil de sécurité de l'ONU qui a voté samedi une résolution (la 1737) condamnant ses activités nucléaires en mettant en marche 3000 centrifugeuses pour enrichir de l'uranium. A l'occasion, le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, a prévenu que l'Occident allait regretter sa démarche. Il s'est engagé aussi à accélérer les activités d'enrichissement d'uranium. « L'Iran n'est ni préoccupé ni contrarié par la résolution du Conseil de sécurité. Cela ne causera pas de tort à la nation iranienne. Mais ceux qui ont adopté (le texte) regretteront bientôt cet acte superficiel et nul », a affirmé M. Ahmadinejad, selon l'agence de presse iranienne Irna reprise par AP. Mahmoud Ahmadinejad a estimé, en outre, qu'en poussant le Conseil de sécurité à adopter des sanctions à l'encontre de son pays, les Occidentaux ont « perdu une occasion de tisser une amitié avec la nation iranienne ». « Vous savez vous-mêmes que vous ne pouvez causer le moindre tort à la nation iranienne. Vous devez accepter que l'Iran possède la technologie pour produire du combustible nucléaire. Et il la célébrera lors du prochain anniversaire de la Révolution islamique de 1979, en février », a-t-il lancé à l'adresse de l'Occident. De son côté, Ali Larijani, principal négociateur iranien dans le dossier nucléaire, a affirmé que son pays est aujourd'hui « plus que jamais déterminé à réaliser (ses) objectifs nucléaires ». Il confirmera le projet du gouvernement iranien de mettre en marche 3000 centrifugeuses pour enrichir de l'uranium. « A compter de dimanche matin (hier, ndlr), nous allons lancer des activités à Natanz, site qui comprend 3000 centrifugeuses, et nous les mènerons à pleine vitesse. Ce sera notre réponse immédiate à la résolution », a-t-il lancé, cité par le journal Kayhan. L'Iran a répliqué au Conseil de sécurité de l'ONU en redéfinissant sa relation avec l'Agence internationale à l'énergie atomique (AIEA). En effet, le Parlement iranien a voté un texte invitant le gouvernement de Mahmoud Ahmadinejad à adopter une attitude différente avec l'AIEA, sans toutefois fixer de calendrier précis. A rappeler que l'Iran s'est vu infliger samedi par le Conseil de sécurité de l'ONU des sanctions suite à son refus de suspendre ses activités nucléaires. Des activités qui, insiste Téhéran, sont destinées à des fins pacifiques. La résolution 1737 stipule, rappelle-t-on, que tous les Etats doivent « empêcher la livraison, la vente ou le transfert directs ou indirects à l'Iran (...) de tout matériel, équipement, bien et technologie qui puisse contribuer » aux activités (de Téhéran) dans les domaines nucléaire et balistique sensibles. Le texte en question définit ces activités comme étant « l'enrichissement d'uranium et le retraitement, les projets liés aux réacteurs à eau lourde et le développement des vecteurs de lancement d'armes nucléaires ». Il est également fait état dans la même résolution de l'interdiction de toute fourniture à l'Iran « d'assistance ou de formation technique, d'aide financière, d'investissement, de services financiers et tout transfert de ressources ou de services » liés à ces programmes. L'adoption de cette résolution sera suivie d'un délai de 60 jours octroyé au directeur général de l'AIEA pour élaborer un rapport afin de savoir si l'Iran s'y est conformé. Aux Etats-Unis, l'Administration Bush espère que le vote du Conseil de sécurité convaincra, à l'avenir, la communauté internationale, en particulier la Russie, de sanctionner Téhéran par des mesures plus sévères. La résolution 1737 a, signale-t-on, fait déjà l'objet de négociations serrées entre les pays occidentaux d'un côté, la Chine et la Russie de l'autre. Aussi, il est difficile d'imaginer que Moscou et Pékin accepteront de pousser le bouchon plus loin dans le cas du dossier de l'Iran, ainsi que le souhaite Bush. Ils y auraient, en effet, tout à y perdre.