«Certains pays» interlocuteurs de l'Iran dans le dossier nucléaire se sont déclarés favorables à la poursuite des négociations avec l'Iran sur le projet d'accord sur un échange d'uranium, a indiqué hier, le ministre iranien des Affaires étrangères, Manouchehr Mottaki, cité par Irna. «Certains (pays) ont eu des contacts avec nous et ont affirmé que les propositions et les points relevés par l'Iran nécessitaient une nouvelle série de discussions techniques», a déclaré, selon Irna, M.Mottaki, qui se trouve en Malaisie pour participer à une réunion de huit pays islamiques. Interrogé par l'agence officielle à son arrivée en Malaisie, il a ajouté que l'Iran «présentera ses propositions lors de ces nouvelles discussions» dont la date devait être fixée. Cette déclaration intervient au moment où, le projet d'accord présenté par l'Aiea pour faire enrichir à l'étranger l'uranium iranien, suscite encore des réactions. L'Occident continue à exercer une pression sur Téhéran à communiquer sa réponse définitive à cette proposition de l'Aiea. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon a appelé l'Iran à saisir cette opportunité et accepter l'idée d'un projet d'accord international de l'Aiea. «L'Aiea travaille très dur pour élaborer un projet d'accord; je souhaite que les Iraniens saisissent l'occasion», a indiqué M.Ban Ki-moon dans une interview à un journal grec. L'Aiea a indiqué jeudi avoir reçu «une première réponse» de l'Iran au projet d'accord portant sur la fourniture à Téhéran par des pays tiers d'uranium enrichi à partir du carburant iranien. De son côté, la Russie a estimé que cette proposition est «dans l'intérêt de l'Iran» et n'est pas une «ruse» pour faire sortir le combustible nucléaire du pays. «Cette proposition n'est pas une ruse pour retirer des mains de l'Iran son uranium faiblement enrichi», a déclaré Alexander Sadovnikov, ambassadeur russe à Téhéran dans une interview accordée à l'agence officielle Irna. Et de poursuivre: «Nous pensons que ce projet et la signature d'un accord technique pour la fabrication du ombustible pour le réacteur de recherche de Téhéran sont dans l'intérêt de l'Iran et aideront à résoudre la question nucléaire iranienne», a-t-il ajouté. Toutefois, le diplomate russe refuse le langage de menace adopté par les Occidentaux envers le dossier du nucléaire iranien. Selon lui, cette politique mènera à une «impasse». «Nous sommes partisans d'un dialogue constructif à propos de toutes les questions communes sans préconditions et menaces», a-t-il ajouté. «Nous partageons le point de vue de nos partenaires au sein du groupe des Six (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne, Allemagne, ndlr) qui estiment que le programme nucléaire iranien, en particulier dans certains aspects concernant ses activités passées, manque de transparence», a ajouté l'ambassadeur russe. Avant-hier, Téhéran a réclamé davantage de négociations sur cette proposition. L'Iran n'a pas encore donné sa réponse ferme et définitive. «La République islamique a seulement fait part de son opinion positive sur la négociation et a dit qu'elle était prête à des négociations fondées sur des considérations techniques et économiques quant au moyen de fournir du combustible au réacteur de Téhéran», rapporte Irna.