La Commission électorale indépendante (CEI) en Côte-d'Ivoire se prononcera prochainement sur un éventuel report de l'élection présidentielle prévue le 29 novembre qui fait l'objet d'un sérieux débat à la veille de la publication de la liste électorale provisoire, a-t-on appris hier à Dakar. Le président de la CIE, Robert Beugré Mambé, s'exprimant sur cette question, a indiqué à des médias reçus dans la capitale sénégalaise que « la Commission se prononcera sur la date du 29 novembre retenue pour le scrutin après l'affichage de la liste électorale ». Récemment, le Premier ministre ivoirien, Guillaume Soro, avait évoqué l'engagement de consultations avec les partis et forces politiques, les chefs religieux et les chefs traditionnels, le secteur privé et les organisations de la société civile pour « informer du processus électoral ». Pour M. Mambé, la CEI qui est en phase de rassembler toutes les données sur ce processus, donnera son avis sur la date du scrutin une fois la liste électorale affichée et le rapport relatif aux litiges et contentieux évalué. Soulignant que cette étape permettra de clarifier de manière « sereine » le chemin parcouru dans la préparation de la présidentielle, M. Mambé a ajouté que « c'est à ce moment-là que la commission jugera de la date du 29 novembre... » Consultations Le même responsable, qui s'est félicité des résultats réalisés depuis le début de la préparation des élections, a souligné l'importance des dernières étapes qui doivent intervenir en vue de « réussir pleinement toutes les opérations de vote ». Selon des observateurs, l'éventuel report des élections dans ce pays de l'Afrique de l'Ouest semble se profiler à l'horizon, notamment après la publication par le gouvernement, il y a un mois, d'un communiqué annonçant la tenue d‘une rencontre-consultation « dans le cadre des réunions périodiques d'information sur le processus électoral ». Réagissant à cette annonce, certains spécialistes de la question ivoirienne, qui insistent sur « des élections sereines, transparentes et rigoureuses », ont affirmé qu'« on n'a pas d'autre choix que de décaler légèrement la date des élections » et souligné que dans le cas où le report est décidé, « il ne doit pas aller au-delà de trois mois ». Cet avis est notamment justifié par les retards enregistrés dans le travail de la CEI et ses partenaires pour publier la liste électorale provisoire, a-t-on indiqué. Il est à rappeler dans ce sens que les autorités ivoiriennes ont à maintes reprises rassuré de la tenue de l'élection présidentielle pour sortir le pays d'une crise politico-militaire qui prévaut dans ce pays suite à une tentative de coup d'Etat avorté, en 2002, contre le président Laurent Gbagbo. La communauté internationale qui accompagne la Côte-d'Ivoire dans l'organisation du processus électoral s'est félicitée à plusieurs reprises des « avancées » enregistrées dans la mise en œuvre de l'accord politique de Ouagadougou (APO) et des accords complémentaires convenus entre les parties de la crise ivoirienne. Le plan de sortie de crise est contenu dans l'accord politique conjoint de Ouagadougou, signé entre le camp présidentiel et les anciens rebelles des Forces nouvelles (FN) de Guillaume Soro, actuellement Premier ministre du pays. L'accord prévoit notamment un plan : désarmement–démobilisation –réinsertion (DDR), la réunification administrative des deux zones et l'organisation de l'élection présidentielle.