La date du 29 novembre officiellement retenue pour l'organisation du premier tour de l'élection présidentielle en Côte d'Ivoire, «sera dépassée» a déclaré jeudi le chef de l'Etat ivoirien, Laurent Gbagbo, évoquant «la réalité du terrain». «Si, par exemple, l'affichage de la liste électorale provisoire» qui a accumulé un retard «a lieu le 3 novembre, la consultation prendra fin le 3 décembre. Le 29 novembre sera alors dépassé», a affirmé M.Gbagbo à Yamoussoukro (centre), lors d'une rencontre avec des médecins militaires, a rapporté hier le site Internet de la présidence ivoirienne. «Les juges auront huit jours pour se prononcer sur les cas de contentieux. Nous serons alors, vers la mi-décembre. Nous allons afficher la liste électorale définitive et nous irons aux élections», a-t-il poursuivi. «On peut fixer une date pour faire quelque chose, mais avec la réalité du terrain, on peut ne pas la respecter», a-t-il indiqué, justifiant un éventuel report du scrutin. Mercredi, le président du Conseil économique et social (CES), Laurent Dona Fologo, un proche de M.Gbagbo a annoncé que le scrutin présidentiel devrait connaître un nouveau report, en raison des retards accumulés. Paris a réagi en souhaitant le maintien de la date. A moins d'un mois de l'élection, et à la suite de nombreux retards, la liste électorale provisoire n'a toujours pas été affichée à travers le pays. Selon un décret, elle doit être affichée «30 jours au plus tard» avant l'élection. Deux listes devront être affichées, une pour plus de 4,3 millions d'électeurs validés et une «liste à litiges» comprenant les quelque 1,9 million de personnes dont la nationalité reste inconnue, selon la CEI. La phase de contentieux qui doit suivre est destinée à régler ces litiges, en vue de la liste définitive. Sans cesse reporté depuis la fin du mandat de M.Gbagbo en 2005, le scrutin est censé clore la grave crise politico-militaire née du coup d'Etat manqué de 2002, qui a coupé le pays en un nord ex-rebelle et un sud loyaliste.