La justice chinoise a condamné 19 personnes dans la région autonome Ouïghoure du Xinjiang (nord-ouest) à des peines allant de trois ans de prison à la détention à vie, pour crimes contre la sécurité de l'Etat, a annoncé un groupe de défense des droits des Ouïghours basé aux Etats-Unis. La Uyghur American Association a condamné « l'absence d'un procès ouvert » qui a mené à ces condamnations dans la préfecture de Yili, dans un communiqué rendu public dans la nuit de jeudi à vendredi. La semaine dernière, l'agence China News Service avait indiqué que les accusés, dont les noms avaient des consonances ouïghoures, étaient jugés pour avoir « porté atteinte à la sécurité de l'Etat ». Le meneur, condamné à la prison à vie, avait appelé à désobéir au gouvernement et à la guerre sainte, selon CNS. Les 18 autres ont été condamnés à des peines allant de 3 à 15 ans de prison pour différents crimes « séparatistes » et blessures intentionnelles, dans certains cas liés aux émeutes du 5 juillet à Urumqi, la capitale de cette région peuplée de musulmans dont, majoritairement, des Ouïghours, une ethnie de langue turque. Un responsable de la cour de Yili, qui a refusé de s'identifier, a indiqué ne pas pouvoir donner d'information sur cette affaire. La justice chinoise a récemment prononcé 12 condamnations à la peine de mort, dont certaines avec sursis, liées aux troubles meurtriers dans la capitale du Xinjiang. Au moins 197 personnes avaient été tuées lors des émeutes du 5 juillet, principalement des Hans. Les jours suivants, ces derniers s'étaient vengés, lançant des expéditions punitives contre des Ouïghours.