La justice chinoise a prononcé quatre nouvelles peines de mort après les émeutes interethniques meurtrières de juillet au Xinjiang, majoritairement musulman (nord-ouest), ont rapporté hier les médias officiels et un responsable local. « Ils ont été jugés lundi par le tribunal d'Urumqi », a déclaré un porte-parole du gouvernement régional du Xinjiang. « Quatre ont été condamnés à mort, un à la peine de mort avec un sursis de deux ans et huit accusés à des peines allant jusqu'à la prison à vie », a-t-il ajouté. Selon les noms donnés par les médias chinois, les condamnés semblent appartenir à la minorité ouïghoure musulmane et de langue turque. La peine de mort avec sursis est généralement commuée en prison à vie. Au total, 26 personnes ont été condamnées à mort et neuf exécutées pour leur participation aux émeutes. Pékin avait accusé les « séparatistes » ouïghours d'avoir orchestré les violences d'il y a six mois via la Toile et les téléphones portables. Plus de 1600 personnes avaient été blessées et 197 tuées lors des violences d'Urumqi, capitale de cette région autonome, le 5 juillet. Les principales victimes avaient été des Hans, l'ethnie majoritaire en Chine. Les jours suivants, ces derniers s'étaient vengés, lançant des expéditions punitives contre des Ouïghours majoritaires au Xinjiang. Selon la dissidence ouïghoure en exil, les violences avaient éclaté après une manifestation pacifique de protestataires demandant la lumière sur le meurtre de deux Ouïghours dans une usine du sud de la Chine. Au Xinjiang, région majoritairement peuplée de musulmans, une partie des Ouïghours - 8 millions de personnes - dénonce la discrimination religieuse et culturelle dont elle fait l'objet sous couvert de lutte anti-terroriste et la présence accrue de Hans venus du reste de la Chine dans le cadre de la politique de développement économique.