Depuis des semaines, d'étranges vols de mosquées sont régulièrement signalés dans la région des Ziban Ouest, et les auteurs de ces délits restaient introuvables malgré les recherches et les enquêtes diligentées par les services de la sûreté nationale. Pas moins de sept mosquées avaient été visitées de nuit par des inconnus, et des objets, de la boiserie, des tentures et des tapis y avaient disparu. La mosquée El Hidjra de Bordj Ben Azzouz a été, la semaine dernière, le théâtre d'une rocambolesque histoire, « dont le scénario serait digne des films burlesques de Chaplin », rapporte un habitant de cette commune de la daïra de Tolga, et qui pourrait bien être l'épilogue de ces tristes mises à sac de lieux de culte qui avaient fini par exaspérer et jeter le trouble dans l'esprit des habitants de cette région. En effet, un peu après minuit dans la nuit de mardi à mercredi derniers, les habitués de la mosquée El Hidjra ont entendu les voix chuchotant un étrange conciliabule, renvoyées par les haut-parleurs de leur mosquée. Intrigués, ils s'y dirigent, subrepticement, en groupe et surprennent deux individus affairés à rouler les tapis et à ramasser tous les objets décoratifs, « en devisant sur leurs prochains profits et de leurs projets d'avenir, comme si de rien n'était », ajoutera notre narrateur. L'un des compères, qui seraient originaires d'une wilaya de l'ouest du pays, pris en flagrant délit de vol d'un lieu de culte, a été immobilisé et livré aux services de sécurité alertés dans la nuit même, tandis que son acolyte, qui a réussi à prendre la poudre d'escampette, est vivement recherché. Dans la précipitation et l'obscurité, c'est l'un d'eux qui aurait actionné accidentellement l'interrupteur de l'amplificateur sonore qui a alerté les habitants du quartier, lesquels espèrent vivement que « l'arrestation de ces jeunots, vraiment malhabiles, mettra fin à la série de vols de mosquées touchant depuis des semaines les communes de Tolga, Lichana, Foughala et Bouchagroun », dira notre interlocuteur.