Aussi, ils ont décidé de ne plus rester les bras croisés et de passer à l'action. Hier, pour la deuxième journée consécutive, des actions de protestation ont été organisées dans cette zone industrielle, devant être, dans la norme, génératrice d'emplois. Ils étaient près de 200 à s'être rassemblés au «poste 1» de l'entreprise Sonatrach, bloquant ainsi toute issue. Une marche improvisée a mené les protestataires du siège de la daïra d'Arzew jusqu'à la zone de Sonatrach. Un dispositif policier est apparu sur-le-champ, mais s'est fait discret. «On est bien conscients que ce n'est sans doute pas le chef de daïra de cette commune qui va régler nos problèmes », nous dit Smaïl, l'un de leurs porte-parole. « Notre problème est à ce point abyssal que pour le régler, il faut que des décisions soient prises d'en haut.» Et d'ajouter, sans tambour ni trompette : «On veut que Sellal vienne nous parler !» Le Premier ministre algérien devrait effectuer, dans les tout prochains jours, une visite de travail dans la capitale de l'Ouest. Les chômeurs protestataires ont insisté sur le fait que leur action est pacifique, toutefois, précisent-ils, cela n'enlève rien à leur détermination : «On est bien décidé à rester ici, occuper les lieux, organiser des sit-in tous les jours, jusqu'à ce qu'on obtienne gain de cause. Tout ce qu'on réclame, c'est notre droit à avoir un travail !» Par ailleurs, les chômeurs ont pointé du doigt l'agence ANEM d'Arzew, coupable, selon eux, d'appliquer «une politique pénalisante» à leur encontre, et ce, ajoutent-ils, «parce qu'on a signalé des cas de favoritisme dans l'enceinte de cette agence pour l'emploi». Et de s'interroger : «Pourquoi toutes les ANEM des communes avoisinantes font correctement leur travail, et celle d'Arzew n'est bonne que pour des recrutements de pacotille ?» Pour rappel, dans l'après-midi de dimanche, les chômeurs d'Arzew ont investi le siège de leur daïra situé dans la rue Frantz Fanon et en ont bloqué l'accès. Au départ, ils ont réclamé que le chef de daïra se manifeste, et vienne leur parler, et non qu'il reçoive juste une petite délégation. Hier, le ton de ces chômeurs s'est durci, et c'est à présent le Premier ministre Sellal qu'ils réclament !