Plusieurs étals du marché de Aïn Naâdja ont été démolis par un incendie. Les autorités locales l'ont repris en main, mais celui-ci s'est vite clochardisé. L'APC de Gué de Constantine avait décidé de déloger les commerçants dans la perspective de restaurer le marché, mais l'incendie est survenu avant qu'une quelconque décision soit prise. Après l'intervention des autorités locales, l'espace est redevenu un gros bazar. « Le soir venu, les vendeurs occupent non seulement la placette qui faisait office de station de l'Etusa, mais s'installent aussi tout le long du trottoir, donnant ainsi de la cité un décor ahurissant », s'indigne un habitant de Aïn Melha. Le P/APC de Gué de Constantine, à qui l'on reproche le fait d'abandonner l'espace, jure par ses grands dieux que des mesures ont été menées pour mettre un terme à l'anarchie. Mais, apparemment, ni l'exécutif ni les autorités de la wilaya n'y sont parvenus. Le P/APC affirme que la mairie a reconstruit l'espace en déboursant pas moins de 600 millions de centimes. « En plus des 126 commerçants qui étaient déjà là, nous avons ajouté 240 nouveaux bénéficiaires. D'ailleurs, les comités des 14 quartiers de la commune ont été mis à contribution », assure M. Arous. Ce marché est mal géré, reconnaît néanmoins l'élu. « Les ordures sont partout dans ce marché dit ‘‘parisien'' qui ne devait ouvrir qu'une demi-journée. Les jeunes, pour la plupart des chômeurs, ne peuvent pas déplacer leurs marchandises laissées sur place », concède-t-il, en affirmant que l'assemblée communale voudrait reconstruire le marché en charpente. « La commune dispose de 3 marchés, l'un à la cité Nassim et l'autre à Aïn Naâdja qui sont en activité et un autre en chantier à Semmar. Nous espérons que le marché de Semmar sera mieux aménagé. Pour cela, nous avons viabilisé les espaces et nous déciderons avec les comités de quartiers des bénéficiaires », assure M. Arous. A Gué de Constantine, le même décor désolant s'offre au regard : de grands ensembles d'habitation à n'en plus finir, mais aussi des bidonvilles tentaculaires. Les bâtiments du nouveau site AADL est ceinturé par les baraques. « L'endroit dégagé pour construire les bâtiments ne dispose de rien. A peine quelques pistes « mangées » par endroits par des constructions informelles », s'étonne un habitant de Aïn Malha. La proximité des bidonvilles dissuaderait les autorités locales à installer des infrastructures dans ce quartier ou encore de mener à terme des travaux lancés par plusieurs entrepreneurs, a-t-on relevé. « Pourquoi devrions-nous payer pour d'autres, pour ceux qui se sont installés dans l'anarchie. Rien n'a été fait pour changer la situation, même avec le changement de l'exécutif de la commune de Gué de Constantine et ce, malgré les tonnes de promesses faites à la population », protestent les habitants de Aïn Malha. « Les pouvoirs publics voudraient sanctionner les habitants qui sont là et pour certains depuis plusieurs années », assurent les habitants de Aïn Naâdja qui s'entassent par milliers dans des cités-dortoirs, en affirmant que la localité ne dispose même pas de clinique, la seule qui a été construite appartient à un privé.