Pour aller plus vite, l'Algérie doit se laisser voir, s'afficher et séduire. La 34e édition du Travel Trade Workshop (TTW) se tiendra, du 4 au 5 novembre, à Montreux (Suisse). Ce salon, qui regroupe plus de 450 exposants venus de nombreux pays, est présenté comme étant « un événement important pour la promotion du tourisme en Europe ». Selon les organisateurs, 6800 professionnels sont attendus. L'Algérie y sera présente à travers des voyagistes nationaux. L'offre sera exposée sur une surface de 60 m2 retenus par l'Office natonal du tourisme (ONT). Dans un communiqué de l'Office, il est fait mention de l'un des objectifs de cette participation, à savoir annoncer la 10e édition du Salon international du tourisme et des voyages (Sitev), qui aura lieu, du 1er au 3 décembre, à Alger, après une interruption de deux ans, faut-il le rappeler. Si l'intensification de la participation du secteur du tourisme aux salons spécialisés à l'étranger et l'appui aux manifestations promotionnelles organisées en Algérie sont nécessaires, il ne faut pas perdre de vue que l'essentiel est de changer les mentalités. Notre participation aux salons étrangers est, certes, importante, mais il semble que les Algériens y vont en rangs dispersés. Malgré les importantes réformes mises en place par le gouvernement, l'Algérie touristique enregistre un considérable déficit d'image à l'extérieur. Alger pâtit de préjugés, tels que « c'est une ville triste, repliée sur elle-même ». L'ONT doit agir comme un stimulateur d'initiatives privées. La diffusion d'une image forte, basée sur les valeurs et qualités légitimes de la destination, passe par l'innovation commerciale et une communication différenciée et performante. Une politique de promotion pourrait se heurter à trois obstacles majeurs : l'image du pays en termes de sécurité sur la scène internationale, la qualité des services publics et des infrastructures et la qualité des prestations touristiques. Dans ce cadre, les responsables du secteur seraient bien inspirés d'arrêter de parler de « potentialités » et définir une politique de ciblage des futurs clients. Il est, au préalable, nécessaire de mener une enquête sur la perception et besoins de cette future clientèle en termes d'hôtels et de sites touristiques en Algérie. Il s'agit aussi d'effectuer une étude sur la compétitivité de l'Algérie en comparaison avec ses principaux concurrents (Egypte, Maroc et Tunisie) et s'inspirer des diverses expériences dans la promotion de l'investissement dans le secteur touristique. Cette étude de comparaison (benchmarking) servirait de base pour une stratégie de promotion de l'investissement. Pour aller plus vite, l'Algérie doit se laisser voir, s'afficher et séduire. La relance passe par la communication et le Sitev doit absolument ne plus être un électron libre dans les manifestations, mais définir clairement sa vocation.