Le PDG de la compagnie nationale aérienne, Air Algérie, ne décolère pas au sujet de la directive européenne relative aux restrictions d'émission de gaz à effet de serre dans le transport aérien. C'est une directive contraire à la loi et aux règles de l'Association internationale du transport aérien (IATA). Ils veulent même nous taxer dans le ciel algérien. C'est une forme de colonisation », a dénoncé hier M. Bouabdallah lors de son intervention sur les ondes de la Radio nationale. L'Union européenne avait décidé que toutes les compagnies aériennes, au nombre de 4000, devront plafonner leurs émissions de CO2 à 97% d'un niveau annuel de référence à partir de 2012. Le plafond sera porté à 95% sur la période allant de 2013-2020. En plus, les compagnies aériennes devront payer 15% de leurs permis de polluer aux pays européens, dans le cadre d'une bourse d'échange. Dans le cas contraire, l'Union européenne menace les « contrevenants » d'exclusion de l'espace aérien. Le PDG d'Air Algérie semble ne pas adhérer à cette directive qualifiée d'« unilatérale ». « Air Algérie est la compagnie la moins polluante. Nous avons des avions neufs avec de nouvelles technologies », dira-t-il. Air Algérie assure, rappelle-t-on, 80% de ses activités vers l'Europe. Ne voulant pas subir ce diktat, les responsables de la compagnie nationale d'aviation mènent actuellement des « consultations juridiques » en vue d'engager un collectif d'avocats afin de défendre les intérêts de la compagnie, soutient M. Bouaddellah. Air Algérie n'est pas seule à stigmatiser cette décision. De nombreux autres pays membres de l'Organisation internationale de l'aviation civile (OACI) et de l'Association internationale du transport aérien (IATA) s'y opposent déjà, estimant que l'Union européenne n'est pas en droit d'imposer cette directive aux compagnies non européennes. S'agissant de la campagne du hadj 2009, l'invité de la radio a déploré les blocages dressés par les services de l'aviation civile saoudiens. D'après lui, la délivrance des autorisations se fait au compte-gouttes. « On a convenu de 108 fréquences. Aujourd'hui (hier, ndlr), premier jour de départ des hadjis, on nous parle de seulement 68 fréquences. Nous avons un grand déficit (…). Il ne faut pas qu'un problème à l'étranger soit transposé ici », estime M. Bouabdallah. La compagnie saoudienne transporte 30% de l'effectif des pèlerins algériens, alors qu'Air Algérie prendra en charge 70% du contingent des futurs pèlerins. Pour le moment, Air Algérie a déjà en tête d'éventuels « scénarios de crise » pour pouvoir assurer le déplacement des 36 000 pèlerins algériens à destination de l'Arabie Saoudite. Ceci étant, M. Bouabdellah lance un appel en direction des responsables de la diplomatie algérienne afin d'intervenir et trouver une solution à ce problème. En outre, il évoque l'annulation du passeport hadji et les contrôles contre la grippe A comme autant de facteurs rendant « très difficile » le travail de programmation des vols. Par ailleurs, l'orateur a indiqué que la compagnie nationale a bénéficié d'un plan de développement doté de 100 milliards de dinars, soit 1 milliard d'euros. Ils seront investis, soutient-il, dans la réalisation d'une académie de formation de pilotes de ligne, l'extension de la flotte avec l'acquisition de quatre petits porteurs et sept autres appareils de 150 places et la réalisation d'un nouveau siège d'Air Algérie à Dar El Beïda (Alger).