La jeune Hadi Affaf vit dans une précarité sans égale, accentuée par une indifférence qui ne dit pas son nom. Agé de 21 ans, veuve et mère d'un nourrisson, Affaf a perdu son seul soutien, le jour où son mari, poussé au paroxysme du désespoir, s'immola en s'aspergeant d'essence. Drouni Lakhdar (24 ans) ne pouvait admettre la démolition de son unique refuge, une baraque où il vivait avec sa petite famille, dans le quartier populeux de Sidi Amar. Pourtant, dans le cadre de la résorption de l'habitat précaire, plusieurs programmes de recasement ont été initiés et annoncés en grande pompe au profit des sans-logis. Affaf fait-elle partie de cette catégorie ? L'enquête sociale établie à son sujet par les services de l'action sociale (DAS) l'indique clairement, comme l'atteste le document en notre possession. Malgré cela, elle fut littéralement rabrouée avant-hier, au niveau de la daïra. Faute de prise en charge effective, elle a été orientée vers l'hospice des personnes âgées. Une solution qui ne sied guère à une situation aussi intenable, sachant que la jeune maman souffre d'hypertension artérielle et son nourrisson d'anémie.