Vers 10h, une foule nombreuse, constituée de cadres, militants et sympathisants du RCD, s'est ébranlée depuis la place des Martyrs vers le siège de la wilaya. «Pour tamazight langue nationale et officielle», lit-on sur une banderole jaune brandie par les manifestants qui ont marché dans le calme. Des slogans hostiles au pouvoir ont été scandés. «Pouvoir assassin», «Bouteflika, Ouyahia, houkouma irhabiya» (Bouteflika, Ouyahia, gouvernement terroriste), scandaient les manifestants. «Nous sommes ici pour rassembler le pays et non pour le diviser», a tenu à préciser le premier responsable du RCD à Bouira. «On ne demande pas l'impossible. Nous demandons à ce que la langue amazighe soit officielle», a-t-il ajouté. Chabane Meziane, militant du RCD et P/APC de Haïzer, a rappelé à la foule les 126 martyrs du Printemps noir. «Les 126 martyrs lâchement assassinés par le pouvoir, nous ne les oublions pas. Il faut honorer leur sang», dit-il tout en rendant hommage «à la résistance de la presse algérienne» dans la lutte pour un Etat démocratique. Les marcheurs se sont dispersés dans le calme. Quelques minutes après, les militants du MAK, qui ont commencé leur marche depuis l'université Akli Mohand Oulhadj, ont pris place devant le siège de la wilaya. Outre leur revendication phare concernant l'autonomie de la Kabylie, les partisans de Ferhat Mehenni ont exigé l'officialisation de la langue amazighe. Des échauffourées ont éclaté juste après la marche organisée par le Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie (MAK). Tout a commencé lorsque des militants du MAK commençaient à lancer des pierres en direction de la statue de l'Emir Abdelkader sise au boulevard Lalla Fatma n'Soumer. Les forces antiémeute sont intervenues et ont procédé à l'interpellation d'une vingtaine de personnes parmi les militants du MAK. Selon les animateurs de ce mouvement qui se sont déplacés à notre bureau régional de Bouira, «entre 15 à 20 personnes ont été interpellées par la police». Les mêmes activistes ont déclaré qu'un jeune étudiant a été agressé à l'arme blanche, très tôt dans la matinée d'hier, par des individus. Une cellule de crise a été installée par «le conseil universitaire» à la suite de l'interpellation des militants du MAK, ont-ils confirmé précisant que si les militants du MAK ne seront pas relâchés d'ici ce soir, une action de rue sera organisée à Bouira.