Plusieurs de deux cent militants du RCD, du MCB, du comité national des étudiants démocrates amazighs (Cneda) et des lycéens ont battu le pavé, ce jeudi 19 avril, à l'occasion du 32ème anniversaire du printemps berbère, et la 11ème année après le printemps noir. Et pour motif? Appeler à l'officialisation de la langue amazighe et pour le boycott des élections législatives du 10 mai prochain. Dés les premières heures de la matinée, la place des martyrs de Bouira où des banderoles sont déjà brandies, ne cessait de se remplir. Les chansons de Matoub Lounès retentissent dans tous les coins de cette place où un meeting a été improvisé vers les coups de 10 h. Plusieurs militants ont pris, à tour de rôle, la parole. « Nous revendiquons l'officialisation de Tamazight, la démocratie et les libertés dont la liberté de la presse et d'expression », a déclaré Meziane Châabane, un militant et élu RCD de l'APW. «Le 20 avril 80 n'est pas orphelin de l'histoire, parce qu'aujourd'hui il est revendiqué par tout le monde. Sous les règnes de Boumediene et de Chadli, les gens ont eu peu de parler de Tamazight. Chaque personne qui ose écrire ou parler en tamazight est emprisonnée. Mais aujourd'hui Tamazight est partout, à l'école, à la télévision, etc., malgré cela, le combat et la lutte continuent », a poursuivi Mohamed Allouche, militant de la cause berbère et membre actif du rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD). Ainsi, un représentant du comité national des étudiants démocrates amazighs (Cneda), un mouvement qui a vu le jour le début du mois courant à Alger, a lu devant la foule un communiqué où il a expliqué les missions pour les quelles ce comité a été crée. « Le Cneda aura pour mission de reprendre le flambeau des luttes pour les libertés démocratiques et les droits de l'hommes en Algérie, revendiquer dans sa plénitude l'identité nationale qui repose sur l'amazighité, l'arabité et l'islamité, combattre en permanence pour l'officialisation de la langue amazighe », lit-on dans le communiqué.
Après le meeting, la foule s'est mise à marcher. L'itinéraire prévu était de la place des martyrs jusqu'au siège de la wilaya. Le long du parcours, les manifestants n'ont cessé de crier, à gorge déployée, leur ras-le-bol et leurs frustrations. « Pouvoir assassin », « Bouteklika Ouyahia, Houkouma Irhabiya », (Bouteflika Ouyahia, gouvernement terroriste », scandaient les marcheurs. A 11 h, la foule s'est dispersée dans le calme et sans incidents.