Plus de deux cents militants du RCD, du MCB, du Comité national des étudiants démocrates amazighs (Cneda) et des lycéens ont battu le pavé, hier, à l'occasion du 32e anniversaire du Printemps berbère, et la 11e année après le Printemps noir. Revendication ? L'officialisation de la langue amazighe et le boycott des élections législatives du 10 mai prochain. Dès les premières heures de la matinée, la place des Martyrs de Bouira commençait à se remplir peu à peu. Les chansons de Matoub Lounès résonnaient sur la place. Vers les coups de 10h, tout le monde était là. Entamant le meeting, plusieurs militants ont pris, à tour de rôle, la parole. «Nous revendiquons l'officialisation de tamazight, la démocratie et les libertés, dont la liberté de la presse et d'expression », a déclaré Meziane Châabane, un militant et élu RCD de l'APW. «Le 20 Avril 80 n'est pas orphelin de l'histoire, parce qu'aujourd'hui il est revendiqué par tout le monde. Sous les règnes de Boumediène et de Chadli, les gens avaient peur de parler de tamazight. Chaque personne qui ose écrire ou parler en tamazight est emprisonnée. Mais aujourd'hui, tamazight est partout, à l'école, à la télévision... Malgré cela, le combat et la lutte continuent», a poursuivi Mohamed Allouche, militant de la cause berbère et membre actif du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD). Un représentant du Comité national des étudiants démocrates amazighs (Cneda), un mouvement qui a vu le jour au début du mois courant à Alger, a lu devant la foule un communiqué où il a expliqué les missions pour lesquelles ce comité a été créé : «Le Cneda aura pour mission de reprendre le flambeau de la lutte pour les libertés démocratiques et les droits de l'homme en Algérie, revendiquer dans sa plénitude l'identité nationale qui repose sur l'amazighité, l'arabité et l'islamité, combattre en permanence pour l'officialisation de la langue amazighe.» Après le meeting, la foule a marché de la place des Martyrs jusqu'au siège de la wilaya. Le long du parcours, les manifestants n'ont cessé de crier leur ras-le-bol et leurs frustrations. «Pouvoir assassin», «Bouteklika, Ouyahia, Houkouma Irhabiya» (Bouteflika, Ouyahia, gouvernement terroriste», scandaient les marcheurs. A 11h, la foule s'est dispersée dans le calme. A noter qu'aucun incident n'a été signalé durant la marche.