Au nombre de 600 000, les travailleurs du pré emploi évoluent dans des conditions socio professionnelles très précaires. Le pré emploi « une alternative fragile au chômage », ne cessent-ils de répéter à chaque rassemblement. Les jeunes du pré emploi se sont organisés depuis deux ans en comité afin de se faire entendre. Depuis, ils organisent des rassemblements, et ils ont tenté plusieurs fois de marcher sur la capitale …sans parvenir à se faire entendre. Leurs revendications en nombre de cinq sont les suivants : intégration de tous les jeunes du pré emploi dans des postes de travail permanents, suspendre tous les concours de recrutement jusqu'à l'intégration des travailleurs du pré emploi, comptabiliser les années du travail dans la retraite, finir avec la politique du travail précaire et enfin, accorder une prime aux chômeurs jusqu'à ce qu'ils trouvent un travail. Le dispositif du pré emploi géré par l'ANEM se révèle défectueux sur le terrain. Le dispositif a-t-il permis d'absorber le chômage ? Idriss Mekideche recruté dans le cadre du dispositif du pré emploi, également membre du comité du pré emploi affilié au SNAPAP répond par un « non ». Pour lui le pré emploi « occupent les jeunes sans leur donner de vraies réponses au problème du chômage ». Psychologue de formation, Idriss raconte son expérience au sein d'un établissement scolaire. « Je suis polyvalent. Je réalise différentes taches » dit-il. « Ce qui est dévalorisant pour moi » affirme-t-il. « Il arrive même qu'on s'entasse inutilement dans une APC d'une petite commune rien que pour occuper des jeunes diplômés assoiffés de stabilité professionnelle mais qui finalement se trouvent livrés à eux-mêmes » témoigne-t-il. Notre interlocuteur dénombre surtout les tracas d'un jeune travaillant dans le cadre du pré emploi : « sous-payés, payés dans des délais records, instabilité dans le travail… ». « En réalité le pré emploi n'est qu'une imposture destinée à tromper les algériens sur la réalité crue du chômage… », résume un internaute en réaction à un article dans un blog. Ce qui est sur c'est que cette catégorie de jeunes « occupés » à plein temps qualifient le pré emploi « d'esclavagisme moderne ».