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Claude Lévi-Strauss et nous
Publié dans El Watan le 06 - 11 - 2009

Considéré comme l'un des plus importants penseurs du XXe siècle, Claude Lévi-Strauss s'est éteint à l'âge de 100 ans mardi dernier. Aujourd'hui controversé, il laisse pourtant une œuvre capitale pour la sociologie, inspirant des grands comme Pierre Bourdieu.
Pourquoi Claude Lévi-Strauss était-il si connu ?
Il fut l'une des figures fondatrices d'un courant d'idées majeur qui s'est développé dans les années 60 et que l'on appelle ‘‘structuralisme”. Cette théorie, dont s'est inspiré Bourdieu, explique que l'être humain ne peut être appréhendé qu'à travers un réseau de relations symboliques auxquelles il participe sans en être conscient. Celles-ci non seulement créent de nouveaux liens de solidarité ou de subsistance mais permettent tout simplement la survie du groupe. Cette théorie du structuralisme s'oppose à ‘‘l'existentialisme” de Jean-Paul Sartre, qui considère l'homme comme un être sujet et maître de son destin.
En quoi était-il révolutionnaire ?
Peu de chercheurs se sont aventurés aussi loin que Claude Lévi-Strauss dans l'exploration des mécanismes cachés de la culture. Selon lui, la manifestation première de cette culture, en tant que production de l'esprit humain, est l'existence de règles  : dans l'art, la parenté, la religion, il y a des règles. La nature, elle, obéit à des causes. Il explique ainsi qu'à la base de tous les systèmes matrimoniaux, se trouve la prohibition de l'inceste, laquelle empêche l'endogamie et force à rechercher l'objet sexuel au-delà du cercle d'appartenance, et donc favorise les pratiques d'échange. Expliquer qu'il n'y a plus de distinction de fonctionnement mental entre les primitifs et nous est une révolution intellectuelle considérable.
Avait-il travaillé sur l'Algérie ?
Pas à proprement parler. Mais dans son plus célèbre livre, Tristes Tropiques, paru en 1955, se sont reconnues aux moins deux générations de lecteurs concernés par le problème colonial et le dévoiement de l'Occident. Moins réflexion sociologique que récit de voyage, Tristes tropiques décrit avec les particularités culturelles des Indiens Bororos, Nambikwaras, Tupis au Brésil, une population au sein de laquelle il a vécu et qu'il a étudiée sur le terrain. Il en ressort une critique sur l'arrogante civilisation occidentale provoquant l'extinction de nombreuses peuplades « primitives » et dévastant l'écosystème.
A-t-il fait l'objet de controverses ?
Plus d'une fois ! Il lui a été reproché, entre autres, son regard un peu désabusé sur la civilisation occidentale accusée de ne semer que guerre et désolation. Après avoir participé à la commission internationale de savants chargés de rédiger la première Déclaration de l'Unesco sur la race, parue en 1950, il rédigea en 1952 Race et histoire, devenu depuis un classique de la littérature anti-raciste, et donna une conférence intitulée Race et culture où il défendait l'idée que chaque culture avait le droit de rester sourde aux valeurs des autres, de façon à protéger son identité. Ce qui lui valut également de nombreuses critiques.
Quel héritage laisse-t-il ?
Certains penseurs expliquent que si les idées de Lévi-Strauss consistaient à montrer que la raison universelle des systèmes de parenté est de gouverner les échanges matrimoniaux, cela n'a été démontré que pour ces systèmes élémentaires, minoritaires dans le monde. Et qu'aujourd'hui, sa lecture est un peu dépassée. Mais d'autres soulignent combien l'anthropologue était visionnaire, dans son combat contre le colonialisme ou pour l'écologie. Et combien ses travaux de recherches constituent des œuvres majeures du XXe siècle.
L'enjeu
En 2005, Claude Lévi-Strauss s'est alarmé des dérives de politiques étatiques se fondant sur des principes d'identité nationale. ‘‘J'ai connu une époque où l'identité nationale était le seul principe concevable des relations entre les Etats. On sait quels désastres en résultèrent”. Il faisait allusion au fascisme que les démocraties européennes n'avaient pas réussi à contenir.
La polémique
Lévi-Strauss était-il un théoricien humaniste ? Non. L'ethnologue n'a jamais souhaité être un intellectuel engagé -il avait refusé, par exemple, de signer le manifeste des 121 contre la guerre d'Algérie- préférant rester observateur du fonctionnement de l'humanité à l'instar de ce qu'ont tenté de faire les linguistes Saussure ou Jakobson, ses vrais maîtres à penser.


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